« Elle me donne envie d’aller vers Dieu »

Marie Océane et Domitille
« Marie Océane me guide dans ma foi », témoigne Domitille sa petite soeur. © Yves d’Hérouville

Domitille, 15 ans, a choisi Marie Océane, sa sœur polyhandicapée de 19 ans, comme marraine de confirmation. Elle explique pourquoi.

J’ai toujours été proche d’elle. Certes, quand j’étais plus petite, je n’arrêtais pas de dire que je détestais Marie Océane, mais ce que je n’aimais pas, c’était son handicap. Il m’empêchait d’avoir une relation « normale » avec elle, où l’on pourrait se parler, se confier des choses, faire du shopping ensemble… J’ai compris que ce n’est pas cette relation là que je peux avoir. Avec elle, cela passe davantage par la complicité physique, le toucher, les mains. Je peux lui raconter ma vie. Quand je suis triste, je vais la voir. Elle qui est calme, elle me fait du bien ! Il m’est arrivé d’aller pleurer dans ses bras, et elle me montre sa tendresse et son attention.

Le handicap, j’ai grandi avec, je suis plongée dedans depuis toute petite. C’est naturel pour moi. Malgré sa dépendance, c’est vraiment ma grande sœur, car elle est devenue une femme avant moi ; même si je m’occupe d’elle comme un enfant.

Depuis longtemps, j’avais envie qu’elle soit ma marraine de confirmation. Quand je demandais à ma mère comment on choisit un parrain de confirmation, elle me répondait : il faut que ce soit un exemple pour toi, un exemple de foi, de bonté. Or, chaque jour, Marie Océane m’apporte le sourire, des moments de tendresse ; elle me donne envie d’aller vers Dieu.

C’est elle qui me guide dans ma foi. Par exemple, la messe me semble parfois ennuyeuse, comme à pas mal de personnes de mon âge. Elle, elle y est toujours super joyeuse, elle transmet son sourire à tout le monde. A la communion, on voit qu’elle croit vraiment que c’est le corps du Christ : elle le manifeste de tout son être ! Elle adore Jésus. Alors que nous sommes si souvent dans l’habitude… C’est un vrai témoignage par le corps. Alors je me dis que moi je dois témoigner par la parole, en complément…

Quand je suis allée la voir pour lui demander d’être ma marraine, je ne m’attendais pas à ce qu’elle réagisse spécialement. Or elle a fait un sourire radieux, et elle m’a prise dans ses bras.

Ma confirmation a eu lieu en juin 2015. Ce choix de marraine a beaucoup touché autour de moi. Cela m’a marqué car le handicap freine beaucoup de gens, il fait peur. Certains amis ont été assez étonnés. Je crois que ça fait partie de ma mission de baptisée de montrer le côté positif du handicap. Une amie a dit : « elle a tout compris Domitille ! »

Domitille

Tout le dossier « Polyhandicap. La force dans la faiblesse » : Ombres et Lumière210

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