Sur les lèvres

Il y a des jours comme ça…

Une femme regardant par la fenêtre
© Istock

Il y a des jours comme ça où je n’ai pas la force d’accomplir ma journée. Même quand il s’agit d’écrire, parce que l’énergie me manque. Quand le ciel est gris en plein mois de juillet et que je vois les mauvaises nouvelles s’accumuler alors que je travaille dans une rédaction, j’ai le sentiment que tout va de travers.

Dans ces moments-là, j’ai juste envie de me blottir dans mon lit pour oublier les soucis du monde, mes propres responsabilités, avec la tentation de tout remettre au lendemain.

Malgré tout, je décide de prendre mon courage à deux mains et de continuer à avancer, même si c’est pour avoir au final une journée moins « productive » que d’habitude, une journée où je n’aurais pas forcément réussi à cocher toutes les cases de ma « to-do-list ». Et quand l’envie de baisser les bras me vient, je me concentre sur le pas à pas, en baissant un peu ma barre d’exigence pour aujourd’hui.

Je finis par accepter de ne pas savoir toujours donner le meilleur de moi-même, d’être à 100% tous les jours de ma vie. Humblement, j’accepte d’être fatiguée et de me dire « courage, allons-y doucement mais sans s’arrêter, un jour le soleil reviendra ». Les batteries rechargées, je pourrai à nouveau déplacer les montagnes comme si j’avais mangé du lion.

En attendant, je fais de mon mieux pour aujourd’hui. Je fais l’effort de repenser à toutes les merveilles qui me sont arrivées dans la vie. Et je pense surtout à ceux qui traversent des périodes de deuil, de maladie, la tête haute avec un vrai courage. Je pense aussi à toutes les personnes qui, chaque jour, doivent apprivoiser leur handicap qui les empêche de se mouvoir facilement au quotidien. Pour qui chaque jour est un combat.

Et petit à petit, je finis par réussir tant bien que mal à faire mon devoir d’état. Je réapprends à être dans la joie, même dans la fatigue. Et cela en saisissant les petites joies du quotidien, comme le rendez-vous du matin autour d’un café fumant, le sourire d’un responsable hiérarchique, la joie des enfants dans la rue, la bonne nouvelle d’une naissance, et l’odeur d’un bon bouquin qu’on ouvre le soir avant de se coucher.

Dans ces moments-là, j’ai compris qu’il fallait surtout être douce avec soi-même.

Aliénor Vinçotte, ombresetlumiere.fr – 06 juillet 2021

Portrait d'Alienor Vinçotte

Sourde de naissance, Aliénor Vinçotte est diplômée de Sciences Po et journaliste.

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