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Damien, schizophrène : « La grotte de Lourdes m’attire comme un aimant »
À l’âge de 16 ans, j’ai perdu ma maman dont j’étais très proche. Cela m’a beaucoup perturbé et j’ai commencé à être très déprimé. Faire mon deuil a été très long. J’avais beaucoup de peurs paniques. À la dépression a succédé une schizophrénie. J’ai rejoint la communauté des Béatitudes à Chalonnes-sur-Loire. J’y suis resté neuf ans. J’ai voulu m’engager mais on m’a dit que j’étais trop fragile. J’ai résidé deux ans dans la maison de la Communauté à Saint- Broladre en Bretagnemais je n’y étais pas bien.
J’ai contacté l’OCH qui m’a parlé des Demeures des sources vives à Lourdes. J’y ai vu un vrai « coup » de la Sainte Vierge.
En 2012, j’ai voulu intégrer le village Saint Joseph mais ça n’a pas été possible. J’avais du mal à trouver ma place. J’ai travaillé dans un ESAT mais cela ne me convenait pas car il n’y avait rien de chrétien. Je n’avais pas le droit de prier. J’ai appelé la Cité de l’Immaculée à Saint-Denis-du Maine-en Mayenne. Je ne voulais pas être sous curatelle mais il a fallu que je l’accepte pour y être accueilli. J’y ai passé une dizaine d’années profondément heureux.
En raison d’un manque d’effectifs et de difficultés d’entretien, j’ai appris que la Cité allait fermer. J’ai alors contacté l’OCH qui m’a parlé des Demeures des sources vives à Lourdes. J’y ai vu un vrai « coup » de la Sainte Vierge. J’ai quitté le diocèse de Laval qui a été le premier diocèse consacré à l’Immaculée Conception pour retrouver l’Immaculée qui m’attendait à Lourdes. Arrivé le 2 juillet dernier, je suis le petit nouveau de la maison Aygues Vives. Je suis très heureux ici. La vie dans la maison me donne la paix et la joie. On sent que les murs sont solides.
Il m’arrive de voir des images, d’entendre des voix. Le plus douloureux, ce sont les angoisses. Elles peuvent parfois être liées à la fatigue. Dans ces moments-là, j’écoute des chants spirituels, des chansons françaises (Edith Piaf, Joe Dassin…).
J’aimais beaucoup le théâtre quand j’étais petit. Pour les 20 ans de la maison, on a créé une pièce de théâtre. J’ai joué le rôle Carlo Acutis. C’était trop bien ! J’ai pas mal d’occupations. Je fais de la gymnastique, je marche dans la montagne. Passionné d’histoire religieuse, je lis des livres sur les fondateurs de congrégations. Je fais aussi partie d’une communauté Foi et Lumière. Ces journées une fois par mois m’apportent beaucoup. C’est magnifique ce qui s’y vit. Mais la maladie est toujours là. Il m’arrive de voir des images, d’entendre des voix. Le plus douloureux, ce sont les angoisses. Elles peuvent parfois être liées à la fatigue. Dans ces moments-là, j’écoute des chants spirituels, des chansons françaises (Edith Piaf, Joe Dassin…). Cela m’apaise.
Lourdes me fait beaucoup de bien. La grotte m’attire comme un aimant. Quand j’y vais, je ressens une grande paix. Je vais à la messe à la paroisse du Sacré Cœur où j’aime écouter les homélies de Monseigneur Jacques Perrier, évêque émérite du diocèse de Tarbes et Lourdes. Cela fait rire tout le monde car j’aime énormément les évêques. Ils savent beaucoup de choses et travaillent beaucoup. Je prie pour eux et pour les futurs évêques. Quand ils se réunissent à Lourdes, je suis au premier rang pour assister à la messe.
Elevé chrétiennement, adolescent, il fallait me tirer pour aller à la messe mais maintenant Dieu est très important dans ma vie. La prière me porte. J’aime réciter le chapelet et adorer le Saint Sacrement. Je suis né un 29 juin, jour de la fête de Saint Pierre et Saint Paul et j’ai été baptisé un 28 août, jour de la Saint Augustin. Ce n’est pas rien. La providence est toujours là sur mon chemin !
Propos recueillis par Christel Quaix – le 6 janvier 2025