La prière, moment d’unité familiale
Guillaume et Gwenola Jeunet sont les parents de trois enfants âgés de 7 à 3 ans. Gabriel, Marie atteinte de trisomie 21 et Benoît. Ils s’attachent à maintenir tous les soirs un temps de prière familiale.
Quand les enfants sont prêts à aller se coucher, nous nous retrouvons tous les cinq dans la chambre des garçons où un coin prière est disposé sur un petit bureau à hauteur de vue. Nous commençons par installer la pénombre dans la pièce et allumer une bougie par enfant devant l’icône de la Vierge. Cette ambiance incite au calme et à l’intériorité. Marie est beaucoup dans l’imitation. Si ses frères sont calmes, elle peut rester quelques instants à genoux ou venir se blottir dans nos bras. Dans le cas contraire, elle peut rapidement devenir une vraie girouette. Mais, attirée par les bougies, elle demeure parfois un bon moment en contemplation devant l’icône. Etant donné l’âge des enfants, nous privilégions une prière courte de 5 minutes environ.
Le handicap s’efface
Nous commençons par un beau signe de croix que Marie commence à esquisser de mieux en mieux, nous rendons grâce pour la journée, nous confions nos intentions de prière au Seigneur et nous prions nos saints patrons. La prière se termine par un Notre Père et chantons un Je vous salue Marie. Il nous arrive d’ajouter un autre chant car Marie est très sensible à la musique. Chaque enfant souffle sa bougie à la fin de la prière. Moment attendu par tous et surtout par Marie qui n’y est pas arrivée avant ses trois ans. Chaque soir est différent mais quel que soit la façon dont la prière est vécue, c’est un moment d’unité familiale. Moment où le handicap s’efface même s’il refait surface de temps en temps par la bouche de Gabriel. Il confie au Seigneur sa petite sœur Marie et demande pourquoi elle a une trisomie. Nous prenons toujours le temps de lui répondre car nous ne voulons pas laisser cette question en suspend même si cela perturbe le déroulé de la prière. Les soirs où nous sentons Marie trop fatiguée, nous faisons une petite prière avec elle dans son lit. Dès qu’elle est allongée, elle se détend et on la sent réceptive à ce moment de recueillement. Nous sommes persuadés qu’elle n’est pas extérieure à ce qui se passe.
Guillaume et Gwenola Jeunet
Ombres et Lumière n°201