Les intranquilles

Plongeant dans le quotidien mouvementé d’un couple dont l’homme est bipolaire, ce film parvient à toucher le spectateur au cœur, grâce des acteurs remarquables.

L’histoire

Leila et Damien forment avec leur fils Amine, une dizaine d’années, une famille aimante. Mais Damien est atteint par une maladie psychique : il est bipolaire. Il connaît des périodes « maniaques », où il se déploie dans son art, la peinture, mais bascule dans les excès en tout genre, perdant le sommeil et le sens des réalités, mettant sa vie en danger. Patiente, Leila s’efforce de l’aimer avec la maladie et de protéger leur fils. Mais elle est régulièrement à bout, et souffre profondément de la situation. Leur couple pourra-t-il tenir ?

L’avis d’OL

Le titre de ce film fait référence à celui de l’autobiographie du peintre Garouste, bipolaire, intitulée « L’intranquille » (L’iconoclaste). Cette intranquillité s’insinue sournoisement dès les premières images de cette famille blessée, lorsque le père laisse son jeune fils rentrer seul d’une promenade en bateau. Le comportement imprévisible de Damien inquiète son entourage, surtout lorsque le déni le conduit à refuser de prendre ses indispensables médicaments. Plongée malgré elle dans cette vie infernale, son épouse puise en elle courage et force, mais sent de plus en plus ses limites atteintes. Quant à l’enfant, il est ballotté entre sentiment de honte et l’amour pour son père. Le film nous place dans cette tension, qui paradoxalement, s’allège lorsque les personnages « craquent », disent leurs sentiments et partagent leurs émotions. Chacun chemine intérieurement pour accepter cette maladie au long cours, qui peu à peu, devient un ennemi commun. S’inspirant de sa propre histoire d’enfant, le réalisateur livre un tableau réaliste de ce couple éprouvé : qu’il soit proche ou concerné par les troubles psychiques, le spectateur pourra s’y reconnaître. Pour les autres, ce film admirablement interprété ouvre à la compréhension de ce drame intime, trop souvent ignoré.

Cyril Douillet, 28 septembre 2021

Un film de Joachim Lafosse, avec Leila Bekti et Damien Bonnard.

En salles, le 28 septembre 2021.