On a testé pour vous

Les transports urbains

un dessin humoristique de Luc Tesson

Prendre les transports en commun est souvent synonyme de défi pour les personnes avec un handicap qui souhaitent se déplacer en ville. Même si des aménagements ont été mis en place, des efforts restent à faire. Témoignage d’Isabelle, maman de Sébastien, trisomique.

Notre fils Sébastien, qui est trisomique, avait 15 ans et était en IMPro quand il a commencé à prendre les transports en commun. Il devait traverser Paris, avec un changement à République. Afin d’apprendre les bons réflexes, il a fait une formation à l’autonomie dans les transports avec son établissement : il a appris à savoir demander de l’aide aux personnes de la RATP, à comprendre le fonctionnement d’une ligne de métro ; il a pu expérimenter une mise en situation réelle… Ça a été une très bonne base. Nous avons repris ces acquis en faisant plusieurs fois le trajet avec lui jusqu’à ce que nous soyons sûrs qu’il ait bien intégré l’itinéraire. Puis, nous l’avons laissé partir seul, tout en le pistant ! C’était angoissant de laisser notre enfant se débrouiller, mais nous voulions lui faire confiance.

Nous avons déménagé l’année dernière et Sébastien a dû apprendre un nouveau trajet de 40 minutes. Même s’il n’a pas la lecture courante, il arrive à lire le nom des stations. Il a toujours le plan sur lui, et il a une très bonne mémoire visuelle. Mais s’il rate la correspondance, c’est la panique à bord ! Il a une carte plastifiée dans son portefeuille pour demander de l’aide : logo du handicap mental, son nom, notre numéro de téléphone, l’adresse de l’établissement, son trajet… Parfois, de lui-même, il appelle son établissement et arrive à se débrouiller. On lui a appris aussi à bien fermer ses poches pour éviter qu’on lui vole son téléphone ou son Pass Navigo.

Isabelle

Retrouvez l’ensemble des pages « On a testé pour vous » sur les transports urbains dans Ombres & Lumière n°249 (septembre-octobre 2022).

Partager