L’habitat « inclusif »

dessin de personnes avec un handicap dans le jardin de leur maison
© Luc Tesson

De plus en plus de personnes handicapées aspirent à vivre chez elles en milieu ordinaire, et sans être isolées. Pour répondre à leur demande se développent en France des logements regroupés garantissant une inclusion en zone urbaine et une vie autonome. Petit tour d’ horizon sur l’habitat dit « inclusif ». Témoignage de Thomas.


« J ’habite à Paray-le-Monial depuis quatre mois, à la Demeure des Sources Vives. Je me considère comme « chez moi ». J’ai
ma chambre que j’ai aménagée selon mes goûts et une salle de bains personnelle. Même partout dans la maison, je me sens chez moi. Nous sommes sept colocataires, hommes et femmes, tous atteints d’une maladie psychique mais stabilisés et nous partageons une vie commune.

Chaque lundi, nous nous réunissons autour du membre de soutien pour choisir les menus et établir le panneau des services pour la semaine. On s’entraide beaucoup. Ça nous arrive de faire un service à la place d’un autre qui ne va pas bien. Avant d’arriver ici, je vivais chez mes parents, dans la Drôme. Ça ne se passait pas très bien. Je faisais de grosses crises. Depuis longtemps, je cherchais un endroit où habiter sans eux, en particulier un lieu où je pourrais partager une vie communautaire. C’est le cas ici. J’ai le soutien des autres, et leur présence me permet de ne pas être seul et de ne pas plonger dans la dépression ou l’angoisse. C’est très beau ce que l’on vit ensemble. La plupart du temps, nous sommes joyeux. Mais il arrive que l’un d’entre nous n’aille pas bien. Nous respectons qu’il s’isole un peu. Nous nous pardonnons dans la délicatesse et échangeons sur des sujets qui nous passionnent comme la religion, l’art, la littérature. Certains ont des liens avec l’extérieur. Je profite du sanctuaire et des offices. Je compte faire du théâtre dans une association. En attendant, je prends plaisir à dessiner, peindre et écrire des poèmes. Depuis que je suis ici, j’arrive à rebondir devant les difficultés. Je suis heureux,je pense y rester quelques années… »
Thomas, 34 ans

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