Livres et handicap : nos coups de cœur de l’année 2021

Romans, témoignages, livres de spiritualité : à offrir ou à s’offrir, la Rédaction a sélectionné pour vous des livres qui, tout en parlant de ce qui fait mal, font du bien.

S’adapter
de Clara Dupont-Monod

Un enfant polyhandicapé, trois points de vue qui se succèdent : celui du frère aîné, de la sœur cadette, puis d’un frère né bien plus tard…Tel est le prisme original de ce récit ancré dans les montagnes cévenoles. D’une grande justesse psychologique, servi par une écriture ciselée, poétique, où les forces minérales font écho aux émotions souvent rentrées des personnages, ce roman qui a reçu le prix Femina et le prix Goncourt des lycéens est à ne pas manquer.
Stock, 200 pages, 18, 50 €

Du crash à la voltige
de Dorine Bourneton avec Thierry Watelet

Ce jour de mai 1991, ils sont 4 à bord lorsque leur avion de tourisme s’engouffre dans un épais cumulus avant de s’écraser sur une montagne. Apprentie pilote, Dorine Bourneton survit seule au drame. Désormais handicapée, elle parviendra à faire sauter une à une les barrières, devenant ainsi la première femme paraplégique pilote professionnelle. Écrit dans un style délicat, ce récit de vie force l’admiration.
Robert Laffont, 180 pages, 17,50 €

Le bonheur dans tes yeux
d’Agnès Hittin

Clémence a ému les spectateurs en interprétant Anne, la fille trisomique du Général, dans le film De Gaulle. Auteur d’un blog très suivi, sa maman retrace les années passées à côté de Clémence. L’annonce indélicate du pédiatre, les sentiments de culpabilité, d’injustice du début, les larmes… elle n’élude rien. Mais elle montre avec beaucoup d’amour que la trisomie ne résume pas sa fille. Et qu’en laissant tomber la colère qui l’a mise à mal, en apprenant la patience, elle est entrée sur un chemin d’abandon, de confiance, source de vraie joie.
Mame, 192 pages, 17 euros

Mes fous
de Jean-Pierre Martin

Sandor est un homme atypique : il est comme aimanté par la compagnie des fous, des malades psychiques et des dérangés de toute sorte, qu’il croise en déambulant dans sa ville de Lyon. Pour tous ces êtres, il éprouve tendresse et empathie, en même temps qu’il est lui-même envahi par un tempérament dépressif et mélancolique… Voilà un roman particulièrement réussi, rédigé d’une plume fluide et vive ; on y frôle souvent le désespoir, mais il est comme rattrapé par l’humour, le détachement, et très subtilement, l’Espérance.
Editions de l’Olivier, 154 pages, 17 euros

Dieu est nu, hymne à la divine fragilité
de Simon Pierre Arnold

Croyons-nous-en un Dieu omnipotent et autosuffisant ? Ou bien en un Dieu qui s’autolimite, s’abaisse dans l’incarnation et nous laisse libre de le suivre dans l’Amour ? Revenant aux fondamentaux de l’Evangile, le théologien Simon Pierre Arnold privilégie la seconde option. Il part en quête du « Dieu nu », celui de la crèche et du crucifiement. Une spiritualité qui parlera spécialement à tous ceux qui côtoient de près la fragilité ; une lecture essentielle.
Novalis, 270 pages, 25 euros

Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau
de Pierre Descouvemont

Avec infiniment de tendresse, le célèbre prédicateur invite chacun, comme un pauvre, comme un mendiant, à se tourner vers le Seigneur au cœur des épreuves ; à le supplier, à lui lancer des SOS, à déposer sa souffrance dans ses bras. Mais il propose aussi au lecteur de lui envoyer des sourires au milieu de ses souffrances, des SMS (« Sourire Minuscule et Silencieux ») ; sûr que si nous trouvons notre consolation dans le cœur de Dieu, nous sommes, à notre tour, aptes à le consoler.
Artège, 264 pages, 17,90€

Le jour où ma mère m’a tout raconté
de Philippa Motte

Philippa Motte, d’une écriture fine et ciselée, dresse le portrait de Lili, une femme belle et intelligente, terriblement attachante, mais habitée par des failles dans lesquelles elle se noie. L’auteur, qui a elle-même connu la maladie mentale dès ses vingt ans, permet au lecteur, avec une grande justesse, de vivre une belle et vraie rencontre avec Lili. Une lecture intense.
Stock, 240 pages, 19,50€