Série de l'Avent - Rien n'est impossible à Dieu

Série de l’Avent – Rien n’est impossible à Dieu… 1/4

Marc et Claire, le jour de leur mariage.
© D. R.

« On s’est rencontré en cherchant Dieu »

Tout au long de l’Avent, Ombres & Lumière célèbre l’inattendu, et plus encore, l’impossible entrevu dans la vie d’une personne touchée par le handicap.
Cette série « Rien n’est impossible à Dieu », s’ouvre par le témoignage de Claire Dierckx, jeune trentenaire Belge atteinte d’une maladie neurodégénérative. Animée d’une grande confiance en Dieu, elle raconte son cheminement vers le mariage, avec Marc, en septembre.

« Avec ma maladie neurodégénérative qui rend mon futur incertain, c’était inattendu et un peu fou de commencer cette histoire amoureuse avec Marc. Comment un homme pouvait vouloir me choisir et vivre avec moi ? J’avais eu une grosse déception amoureuse quelques années auparavant, et j’avais fait une croix sur le mariage, convaincue que personne ne voudrait de moi… Mais Dieu est surprenant. Il parvient vraiment à sortir une grande lumière de nos ténèbres. Rien ne Lui est impossible ! Quelques mois avant de commencer notre relation, je me souviens avoir engueulé Jésus de ne pas me guérir… Je lui ai crié : « Très bien, tu ne me guéris pas et tu ne me ramènes pas encore au Ciel ? Alors tu as intérêt à m’envoyer des anges pour vivre la vie à laquelle tu m’appelles ! » Quelque temps après, je rencontrais Marc ! Difficile d’y voir un simple hasard… J’y perçois plutôt le signe de la Providence divine.

Marc et moi nous sommes rencontrés lors d’un témoignage que l’on m’a demandé de livrer dans une paroisse de Belgique, où je réside. C’était deux ans avant de nous marier, en septembre dernier. Dans cette paroisse que Marc fréquentait, je témoignais sur la souffrance, l’euthanasie et sur mon chemin de foi. Mon père est décédé en demandant l’euthanasie le 17 novembre 2020. Il était atteint d’une maladie neurovégétative, qui touche aussi ma sœur jumelle et moi : l’ataxie spino-cérébelleuse de type 7. Après ma prise de parole, Marc est venu à moi pour demander à me revoir. Il avait envie de partager à son tour ce qui l’avait traversé lors de ce témoignage. Après sept mois d’amitié, nous avons débuté une relation amoureuse et cinq jours plus tard, je lui disais : « Si j’apprends à aimer, c’est pour toujours. » Ce à quoi il m’a répondu : « Ça tombe bien, moi aussi ! » On a donc très vite cheminé vers le mariage. On s’est rencontré en cherchant Dieu, et notre relation L’a toujours mise au centre.

J’ai senti que Dieu me disait – peu importe ce que je vivrais, je resterais sa fille bien-aimée.

Cette phrase d’Évangile, « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mat. 11:29) est une parole qui m’habite. Je ploie régulièrement sous le fardeau, le désespoir rode sans relâche, mais je vois que si l’on parvient à Lui laisser la place de capitaine de notre navire, le Seigneur nous guide et nous donne Sa Paix. J’ai pris la décision de Le suivre, c’est comme un pari… Je dois m’y tenir, mais restons indulgents, plein de patience, de douceur et d’Amour envers nous-même. Je sais que je vais tomber et retomber, et cela mille fois sur le chemin de la vie. J’essaie de Le laisser me relever, de continuer à croire en sa fidélité. Et comme le dit Sainte Thérèse de Lisieux : « Rien que pour aujourd’hui ».

Je n’oublierai jamais cette retraite chez les sœurs de Bethléem, deux ans avant le mariage, où j’engueulais Dieu encore une fois parce que je me sentais complètement perdue face à la question de ma vocation. J’ai alors senti que Dieu me disait que peu importe ce que je vivrais, je resterais sa fille bien-aimée. Quelle consolation, et quelle espérance que de recevoir une telle mission de vie. Celle de tout homme, finalement, de chaque âme, tous enfants du Père… Quelle vocation simple et libératrice !

J’aimerais partager cette phrase qui m’a fait avancer et m’aide à persévérer. Elle m’a été livrée lors d’une retraite dans un monastère cistercien. Je l’ai inscrite sur un rondin de bois à mes 18 ans : « Ose croire, ose aimer. » Sacrée prophétie pour moi ! Essayons peut-être d’arrêter de nous regarder avec nos yeux, et essayons de nous regarder avec les yeux de Dieu… Osons croire, osons aimer, osons prendre ses lunettes. »

Recueilli par Guillemette de Préval, ombresetlumiere.fr – 5 décembre 2023

Retrouvez Claire Dierck dans un podcast produit en 2023 par Ombres & Lumière ICI.

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