Silence voice
Tiré d’un manga, ce film d’animation aborde la question du handicap de manière juste et sensible à travers l’histoire d’une jeune fille sourde harcelée par un camarade d’école. Une rencontre qui va mener le jeune garçon à une conversion intérieure.
L’histoire
Elève douce et sensible, Nishimiya a envie de communiquer avec les autres filles et garçons de sa classe malgré sa surdité. Mais chaque jour, Ishida la harcèle et se moque d’elle à cause de son handicap. La vie à l’école devient tellement insupportable que Nishimiya est contrainte de changer d’établissement.
Dénoncé pour son comportement, Ishida est à son tour rejeté par ses camarades. Cette mise à l’écart l’amène à réfléchir. Des années plus tard, il apprend la langue des signes et part à la recherche de la jeune fille…
L’avis d’Ombres & Lumière
Tiré d’un manga dont le premier volume est paru en France en 2015, ce film d’animation aborde, certes le thème du harcèlement scolaire, mais surtout la question du handicap de manière très ajustée – l’auteur du manga, Yoshitoki Oima, s’était elle-même inspirée de sa mère, interprète en langue des signes.
Réalisé par Naoko Yamada, Silent Voice met l’accent sur la psychologie des personnages : la difficulté de Nishimiya à s’accepter telle qu’elle est, les émotions suscitées chez les autres élèves par la rencontre avec sa différence. L’apprivoisement progressif entre la jeune sourde et Ishida, le garçon qui la « martyrisait », est touchant de sensibilité. En apprenant à mieux la connaître, Ishida accueille peu à peu ses propres fragilités et vit lui aussi une forme de libération. Un personnage secondaire, la petite sœur de la jeune fille sourde, est lui aussi très intéressant. On retrouve à travers elle des sujets souvent évoqués par les frères et sœurs de personnes en situation de handicap comme le besoin de protéger son frère ou sa sœur plus fragile, le fait de s’empêcher de grandir ou d’avoir sa propre vie…
Lors de sa sortie au Japon en 2016, ce film d’animation a atteint la deuxième place au box-office. Il a également reçu en 2017, le prix du meilleur film d’animation de l’année par l’académie du Japon, l’équivalent des Césars. Enfin, dans la version française du film, le personnage de Nishimiya est doublé par une youtubeuse sourde, Mélanie Deaf, qui publie des vidéos pour sensibiliser les internautes aux difficultés qu’elle peut rencontrer au quotidien. A voir avec des adolescents !
Florence Chatel, ombresetlumiere.fr – 13 août 2018
De Naoko Yamada.