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Solidarité et handicap : de nouvelles têtes au gouvernement
Lors du remaniement ministériel annoncé ce jeudi 20 juillet, la Première ministre Elisabeth Borne a fait entrer dans son troisième gouvernement Aurore Bergé, qui remplace Jean-Christophe Combe, au ministère de la Solidarité et des Familles, et Fadila Khattabi, ministre déléguée en charge des personnes handicapées. Cette dernière succède à Geneviève Darieussecq. Ombres & Lumière s’est penché sur ces deux femmes, qui concentrent l’attente de nombreux Français touchés par le handicap.
Qui est Aurore Bergé, ministre de la Solidarité et des Familles?
Le gouvernement s’appuie sur de nouvelles épaules pour porter sa stratégie autour de la solidarité, de la famille et des personnes handicapées, avec l’arrivée d’Aurore Bergé, jusqu’ici députée dans les Yvelines, et présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Cette dernière affiche une jeunesse énergique, des convictions contrastées, et une certaine connaissance du terrain, en particulier du handicap, malgré une carrière très politique.
Que connaît-elle du monde du handicap? Cette femme de 36 ans, mère d’un bébé de dix mois, qui a mené tambour battant toute sa carrière dans la politique, a rencontré des parents et professionnels dans sa circonscription et s’est battu à plusieurs reprises pour l’inclusion sur le terrain. Elle a par exemple oeuvré au début de sa mandature pour l’ouverture d’une unité d’enseignement externalisé pour des enfants handicapés. A l’Assemblée, Aurore Bergé a milité pour l’efficacité de l’Allocation adulte handicapé, en appuyant sa déconjugalisation. Avant de remettre son rapport à Emmanuel Macron « Emancipation et inclusion par les arts et la culture » en 2020, la nouvelle ministre a sillonné le terrain. Elle y évoquait la culture, comme lieu “d’émancipation d’un handicap perçu comme une contrainte, et la remise en cause des préjugés sur la prétendue incapacité des personnes handicapées. »
Défendant son engagement pour les droits des femmes, Aurore Bergé s’affiche progressiste sur un certain nombre de sujets -elle était l’une des rares de l’UMP à promouvoir le mariage pour tous, et s’active aujourd’hui pour l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution, après avoir milité pour la PMA (Procréation médicalement assistée) pour toutes. Tout comme son prédécesseur Jean-Christophe Combe dans une récente interview au Figaro, Aurore Bergé s’est toutefois exprimé fermement sur la question de l’euthanasie, en exprimant ses réserves sur une future loi ouvrant un nouveau droit. En 2021, elle avait déposé un amendement pour défendre la loi Léonetti et promouvoir les soins palliatifs, “ces soins actifs et continus sont la meilleure sauvegarde de la dignité en fin de vie”. En 2022, elle avait précisé être “très défavorable” à une future loi, lors d’une émission sur la télévision catholique KTO (voir la vidéo).
Qui est Fadila Khattabi, ministre déléguée en charge des personnes handicapées ?
Fadila Khattabi, qui reprend le portefeuille de Geneviève Darrieussecq, est une ancienne professeur d’anglais de 61 ans, entrée à l’Assemblée nationale en 2017. Elue macroniste des Côtes d’Or, elle s’est fait remarquer parmi les fauteuils rouges en demandant souvent aux députés d' »ouvrir leurs chakras” pour se calmer, -mais elle a forgé la réputation d’un tempérament bien trempé.
Originaire du territoire de Belfort, elle a joué un rôle central dans l’écriture du texte sur la réforme des retraites. Elle a également promu une loi pour encadrer plus strictement les centres de santé.
Sur le handicap, elle s’est rarement exprimé. Les associations représentant les personnes porteuses de handicap et leurs familles sont dans l’attente, parfois un peu sceptiques, des prochaines prises de parole de Fadila Khattabi, encore méconnue.