The father

Adaptation de la pièce Le père, ce film offre une plongée poignante dans les affres du grand âge. Un tour de force, et un message universel.

L’histoire

Anthony, octogénaire, perd petit à petit ses repères. The Father raconte sa trajectoire et celle de sa fille, Anne, qui tente de l’aider au mieux.

L’avis d’Ombres et Lumière

Huit ans après le succès de sa pièce de théâtre Le père, Florian Zeller signe avec cette adaptation sa première réalisation cinématographique. Ne cherchant pas à échapper au huis clos imposé par le théâtre, il y plonge au contraire son spectateur qui se trouve enfermé dans un immense appartement, avec ses nombreuses portes. La mise en scène joue avec des gros plans et des longs plans-séquences, rendant l’atmosphère parfois oppressante. Si les mots Alzheimer ou démence sénile ne sont jamais prononcés, le film donne un aperçu juste et fidèle de ce que peut être la maladie. Le spectateur vit les scènes à travers les yeux d’Anthony et essaye comme lui de retrouver les pièces d’un puzzle… Les contradictions dans la narration, dans la chronologie ou dans les personnages, s’enchaînent. Le spectateur ressent ainsi la confusion qui habite Anthony. On se trouve parfois à l’orée d’un thriller et l’on est tenu en haleine jusqu’au final saisissant d’émotion.

Anthony Hopkins, qui a décroché son deuxième oscar pour ce rôle, signe là une interprétation époustouflante. Tour à tour facétieux, colérique, tendre, perdu, triste, il devient le père, le grand-père vulnérable de chacun. Olivia Colman, fille mal aimée, lui donne la réplique de façon très juste. Ils se renvoient magistralement la balle, entourés de seconds rôles tout aussi bons. Un film puissant, bouleversant, dont on sort habité par les personnages et par l’envoûtant Je crois entendre encore, tiré de l’opéra Les pêcheurs de perles, de Georges Bizet.  Le grand cinéma nous avait manqué !

Christel Quaix, ombresetlumiere.fr – 27 mai 2021

The father, film de Floran Zeller avec Anthony Hopkins et Olivia Colman

Actuellement en salles.