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The son

Voilà un mois que Nicholas, 17 ans, n’est pas allé au lycée. Son regard est vide, son visage constamment triste et fermé. Dépassée et inquiète, sa mère accepte qu’il aille vivre chez son père dont elle a divorcé. Ce dernier, remarié et père d’un nouveau-né, tente de lui redonner goût à la vie dans la spirale de la dépression.

L’avis d’O&L

Après le succès de sa pièce adaptée en film, The Father, sur la maladie d’Alzheimer, Florian Zeller transpose une autre de ses pièces, The son. Le réalisateur français s’attaque ainsi à un autre sujet ô combien douloureux : la dépression adolescente. Douloureux, mais nécessaire, tant les professionnels de la psychiatrie nous alertent sur le mal-être post-confinement des jeunes générations. « En montant la pièce au théâtre, j’ai réalisé presque « physiquement » à quel point il concerne presque tout le monde, plus ou moins directement, a déclaré Florian Zeller lors de la promotion du film. « Il y a tellement de gens en souffrance. Mais aussi tellement d’ignorance, de honte et de culpabilité autour de ces sujets. Je tenais à faire un film pour inviter à regarder cette situation frontalement, sans détourner le regard ». L’histoire est vue à travers les yeux des parents, et avant tout ceux du père, incarné par Hugh Jackman, nommé aux Golden Globes pour ce rôle. La personnalité de Nicholas restera assez opaque et insaisissable, à dessein, car tout l’enjeu est de saisir le désarroi des parents, impuissants face au gouffre que crée la dépression, et plus largement, toute maladie psychique.

C’est un film dur, tragique. On pense en particulier à cette scène de retrouvailles et de confrontation entre les parents et Nicholas, à l’hôpital psychiatrique, après une tentative de suicide de ce dernier. Mais ce récit distille aussi des moments de vie simples et teintés d’espérance. On regrettera ce côté parfois trop « léché à l’américaine » – tant dans les personnages que les décors – qui altère l’authenticité du film. Peut-être est-ce une façon de renforcer le contraste entre le chaos intérieur des personnages et l’apparent bien-être de leurs vies. 

Guillemette de Préval

Un film de Florian Zeller, en salle le 1er mars 2023.

© Rekha Garthon / See-Saw Films Limited.

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