Chroniques

Tout pour la musique

enfant écoutant de la musique dans une voiture
©Istock.

Avoir des enfants, c’est la garantie d’une maison pleine de vie. Avoir un enfant handicapé, qui plus est autiste, c’est l’assurance d’une vie pleine de musique. Pour celui qui n’a pas de langage, la musique est un formidable accès au monde. Une comptine et le regard s’éveille. Une mélodie et l’on peut tout obtenir. Un air reconnu et c’est un sourire lumineux. Je suis toujours fascinée par la capacité des personnes non verbales à écouter les sons et à reproduire les notes justes. Quelle joie de fredonner ensemble !

Le problème, c’est que la personne avec autisme a une fâcheuse tendance à la répétition. Elle retient facilement les mélodies simples comme les comptines ou les chansons d’Anne Sylvestre et de Chantal Goya par exemple. C’est ainsi que nous avons passé le confinement en chantant Pandi-Panda à tue-tête 8 heures par jour pendant 56 jours. Un vrai supplice ! Pour les trajets en voiture, les chants de Noel fonctionnent très bien et garantissent le calme à l’arrière. Seulement il y a 7 heures de voyage ! Oui, 7 heures de « Petit papa Noël », de « Vive le vent » et des « Anges dans les campagnes » en plein mois d’août… Ses frères et sœurs ont bien tenté des stratagèmes pour l’initier à des mélodies plus contemporaines mais rien ne peut concurrencer La Mère Michèle ! Alors ils lui ont offert un casque connecté. Un peu de répit, mais j’ai bien peur que ce ne soit trop tard… La semaine dernière à la machine à café mes collègues ont fait une drôle de tête quand ils m’ont surprise en train de fredonner gaiement Pirouette Cacahuète.

Marie-Amélie Saunier, ombresetlumiere.fr – 8 septembre 2020

Marie-Amélie Saunier vit à Lyon. Elle est mère de quatre enfants, dont Paul, atteint d’autisme.

Partager