Cinéma

Vincent Chalambert : « Quand je joue, je dévoile une autre facette de moi »

Vincent Chalambert, dans le film "La marginale".
Vincent Chalambert, dans le film « La marginale ». © Sony Pictures Releasing France

À l’affiche du film La Marginale, Vincent Chalambert, 28 ans, porteur d’autisme, campe un jeune homme handicapé mental qui travaille dans un aéroport. Il rencontre Michèle, une ancienne sans-abri, jouée par Corinne Masiero. Le comédien revient sur ce tournage et son quotidien sur les plateaux.

O&L – Qu’est-ce qui vous a poussé à jouer dans ce film ?

Vincent Chalambert – C’est d’abord le côté aventure du film qui m’a donné envie de jouer le rôle de Théo. Avec Michèle, ils partent sur les routes sur un coup de tête. C’est un film initiatique. Théo est surprotégé par sa tante, chez qui il habite. Il a un côté très enfantin duquel, au fur et à mesure, il se libère pour devenir adulte. Et j’apprécie aussi la gentillesse du personnage.

Personnellement, vous avez ce côté aventurier ?

V.C. – Je ne crois pas non… Même si faire du théâtre et du cinéma, c’est quand même une sorte d’aventure ! Il faut oser vaincre sa timidité. Je suis d’un naturel réservé mais quand je joue, je dévoile une autre facette de moi. En rentrant dans un rôle, j’ose davantage.

Comment s’est passé le tournage du film ?

V.C. – J’ai beaucoup aimé l’ambiance du plateau et rencontrer les comédiens et techniciens. J’étais accompagné au quotidien par Olivier Couder (fondateur et directeur de l’Agence artistique Cristal à laquelle appartient Vincent Chalambert ndlr). Ça a quand même été un peu difficile au début car Corinne Masiero était assez renfermée, à l’image de son rôle dans le film. Puis, petit à petit, j’ai appris à l’aimer, comme mon personnage apprend à le faire. Sur le plateau, on devient une famille.

À quand remonte votre envie d’être comédien ?

V.C. – J’avais environ 10 ou 12 ans lorsque j’ai joué pour la première fois au théâtre. J’étais à l’école. J’ai beaucoup aimé et j’ai continué de jouer au théâtre, comme activité extra-scolaire. Puis j’ai voulu en faire mon métier. La MDPH du Val d’Oise, le département où j’habite, m’a orienté vers l’association Théâtre du Cristal. Après un stage, je suis entré dans leur compagnie en 2017. Ensuite, j’ai rejoint l’agence artistique, créée par l’association (1). Aujourd’hui, je suis à 100 % comédien. Lorsque je ne suis pas en tournage, je travaille pour les projets de la compagnie. Nous préparons actuellement une adaptation du Petit chaperon rouge, pour des enfants.  

Quels sont vos futurs projets artistiques ?

V.C. – Je viens d’achever treize jours de tournage du téléfilm intitulé La Belle étincelle, qui devrait passer fin 2023 ou début 2024 sur M6. Cela se passe dans un restaurant qui emploie des personnes avec un handicap. Le nom du téléfilm vient du nom d’un vrai restaurant, situé dans le 15e arrondissement de Paris. Nous y avons déjeuné pour fêter la fin du tournage !
Dans ce film, je joue aux côtés d’acteurs connus : Bernard Campan, Mélanie Doutey et Lionel Astier… C’est impressionnant de les rencontrer, de les voir en vrai !

Recueilli par Guillemette de Préval, ombresetlumiere.fr – 11 mai 2023

(1) Fondée en 2021, l’agence artistique Cristal accompagne aujourd’hui quinze comédiens porteurs de handicap. C’est la première agence artistique professionnelle spécialisée dans le handicap. Les comédiens ont le statut de travailleurs Esat et sont accompagnés en fonction de leurs besoins liés à leur handicap.

Info sur : www.theatreducristal.com/agence/

Retrouver la critique du film sur Infilmables.fr

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