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Noël en vue, épisode 4 : l’Avent, suite et fin

une couronne d'avent avec les 4 bougies allumées
© Istock
une crèche

Semaine après semaine, nos chroniqueurs nous accompagnent sur le chemin de l’Avent.

Nous avons allumé la quatrième bougie sur notre couronne de l’Avent. Nous voilà dans les derniers jours avant Noël. Vendredi soir, nous fêterons dans la nuit l’anniversaire de la naissance d’un bébé dans une crèche à Bethléem, il y a plus de 2000 ans. Cette période de l’Avent qui touche à sa fin nous permet normalement de nous préparer pour l’anniversaire de cette naissance qui a changé la face du monde. C’est une période propice à la joie…

Mais, pour ceux qui souffrent, cette période est particulièrement difficile à vivre et la joie même de ceux qui préparent la fête est source de tristesse pour ceux qui sont dans la peine. Pour bon nombre de parents d’enfants ou d’adultes porteurs de handicap, l’Avent est un moment redouté. Et plus l’âge avance, plus les Noëls se succèdent, plus la magie a tendance à disparaître, nous laissant désemparés devant cette mise en lumière du handicap de notre enfant qui, année après année, ne progresse pas ou si peu, voire régresse.

Même la prière est difficile. L’impression de crier dans le désert. L’impression d’être desséché. L’impression de ne plus réussir à prier. Moi, quand cela m’arrive, je repense à ce dialogue lu récemment sur un site dédié à l’Avent et que j’ai un peu adapté, m’imaginant discutant avec Marie :

– Je n’arrive plus à prier !

– Mais si, puisque tu t’agenouilles.

– Mais non, tu ne comprends pas : je n’arrive plus à prier, encore moins à me mettre à genoux !

 – Mais si, tu pries quand tu te mets à genoux tant de fois dans la journée pour t’occuper de ta fille, pour la relever et la mettre dans son fauteuil, pour lui lacer ses chaussures, pour ramasser et ranger les jouets éparpillés, pour lui tenir la main et la rassurer quand elle fait une crise d’épilepsie, … Tu te mets à genoux, tu es au service de ceux que tu aimes : tu pries.

Prendre soin du corps des plus fragiles, prendre soin du corps de l’Eglise comme Marie a pris soin du corps de son fils dès sa naissance et jusqu’après sa passion, c’est, comme elle, accueillir l’Espérance et vivre l’Evangile. Et du coup cette bonne nouvelle annoncée il y a 2000 ans me relève et me replonge dans la Joie, la Paix et l’Amour de l’enfant de la crèche.

Hubert Saillet, ombresetlumiere.fr – 21 décembre 2021

Portrait d'Hubert

Hubert Saillet est père de cinq enfants, dont Marie Océane, qui est polyhandicapée. Il est membre, avec son épouse, d’une communauté Foi et lumière à Compiègne (Oise).

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