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« Nous sommes des personnes comme vous! »

Florence Domergue
© DR.

À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, Ombres & Lumière publie un message prononcé par Florence Domergue, jeune femme trisomique, invitant à ne pas avoir peur du chromosome en plus.

Bonjour à tous,

C’est aujourd’hui la Journée mondiale de la trisomie 21. Il y a même une grande conférence à l’ONU en ce moment.

Je m’appelle Florence Isouard Domergue, j’ai 35 ans, et je suis trisomique. C’est grâce à l’amour de mes parents que je suis arrivée jusque-là.

J’ai deux sœurs qui vivent à Paris et un frère à Montpellier. Je suis tantes six fois et je suis devenue marraine depuis deux ans.

J’ai fait un parcours scolaire en milieu ordinaire jusqu’en BEP et j’ai travaillé en milieu ordinaire par exemple à Hyper U. J’ai écrit mon premier livre « Où est ma place ?», que j’ai publié pour le grand public en 2011.

C’est grâce à ce livre que j’ai trouvé la clé du bonheur : l’amour d’un homme. Il s’appelle Philippe, et il a fait battre mon cœur. Ce n’est pas un conte de fées, c’est bien la réalité.

 J’ai rencontré mon mari dans un bus qui allait à Paray-le-Monial, le 14 février 2014, pour une session avec la communauté de L’Emmanuel. Au retour, je lui ai offert mon livre. Il l’a lu et il a été touché. Et là c’était le coup de foudre tous les deux. Aujourd’hui, je suis mariée depuis 2018 avec Philippe Isouard. Et nous sommes heureux d’être ensemble. Je suis propriétaire de mon logement et je me gère toute seule au quotidien. Je vis à Marseille, et je suis bénévole à la pastorale de la santé et la pastorale des personnes Handicapées au diocèse de Marseille.

Quand les médecins proposent aux femmes enceintes de faire une amniocentèse pour savoir si leur enfant aura la trisomie 21, certaines avortent par peur de pas pouvoir assumer.

Vous savez, être trisomique c’est d’abord une richesse. Ce n’est pas que trois chromosomes en nous, nous sommes des personnes comme vous, avant tout.

Nous donnons l’amour par notre grand cœur, nos sourires, la joie de vivre.

Nous allons peut-être changer le monde un jour et évangéliser nos églises.

Laissez-nous vivre !

En cette Journée mondiale de la trisomie 21, j’ai envie de vous dire : nous apportons quelque chose en plus avec notre chromosome, et pas quelque chose en moins.

N’ayez pas peur et laissez-nous vivre. Laissez-nous la vie.

Florence Domergue, mars 2024

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