Télévision

Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques ?

Pascal Rénéric (Fabien), Claude Perron (Estelle),Vincent Deniard (Jacques) et Maud Wyler (Louise) dans le téléfilm de Marie Garel-Weiss « Qu’est-ce qu’on va faire de Jacques » ©Samuel Lahu

Ce téléfilm met en lumière, non sans dureté mais avec beaucoup de pudeur et de tendresse, les ravages de la maladie psychique au sein d’une fratrie.

Jacques, la trentaine, a été diagnostiqué schizophrène vers 19 ans. Le jour où son père – veuf depuis plusieurs années – meurt, l’équilibre familial chancelle. Qui va s’occuper de lui désormais ? L’héritage est lourd à porter pour son frère et ses deux sœurs, dont on ressent déjà toute la souffrance qu’a causé l’arrivée de cette maladie psychique dans leur vie de jeune adulte. Et chacun a sa vie à mener : l’un est père ; l’autre attend un enfant par PMA avec sa compagne (concession regrettable à l’air du temps…) et la benjamine construit comme elle peut sa vie amoureuse et professionnelle. 

Les plaies sont béantes – la violence et la colère sont très présentes – dans ce film magnifiquement composé, très poétique. Le scénariste, Pierre Chosson, est d’ailleurs lui-même frère d’une femme malade psychique et participe depuis de nombreuses années aux groupes de paroles de frères et  sœurs de l’Unafam, association qui œuvre pour les proches de personnes concernées. Servi par d’excellents acteurs (spécialement Vincent Deniard – ce colosse roux qui joue le frère schizophrène se battant contre les voix qui l’assaillent – et Maud Wyler, sa petite sœur, d’une si juste sensibilité), cette fiction laisse aussi passer des moments de joie, de touchante tendresse et de complicité entre ces frères et sœurs cabossés par la vie.

Guillemette de Préval – ombresetlumiere.fr, 24 février 2022

Sur Arte, vendredi 25 février, à 20h55 puis en replay.

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