Frères et sœurs, quand le handicap s’en mêle

Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur RCF – 15 janvier 2024

Sophie Galitzine comédienne et art-thérapeute est sœur d’une personne en souffrance psychique. Elle est aussi chroniqueuse web pour « Ombres & lumière » la revue de l’OCH. Elle s’exprime ainsi dans une de ses chroniques : « Ma grande sœur me bouleverse par moment. Plus que mon voisin ou que mon frère. A travers ses réactions tellement atypiques, singulières, qui me déplacent. Si souvent ». Sophie est souvent bouleversée, déplacée par sa sœur. Nombreux sont ces frères et sœurs de personnes handicapées qui pourraient s’approprier les mots de Sophie. Grandir aux côtés d’un frère ou d’une sœur en situation de handicap ou de maladie, trouver sa place dans cette fratrie singulière n’est pas chose aisée mais c’est possible. Possible si on permet à chacun de mettre des mots sur ses maux ou d’échanger entre pairs, si on accueille leurs sentiments paradoxaux faits d’amour et de colère, de fierté et d’agacements, si on prend soin d’eux. C’est ce que souhaite profondément l’OCH qui depuis des années est force de propositions pour ces frères et sœurs.

Bruno : Que propose l’OCH à ces fratries ?

Une écoute personnalisée en s’adressant à l’équipe « Écoute & conseil » de la Fondation. Un groupe de parole régulier pour des jeunes pros désireux de construire leur vie, et des initiatives plus ponctuelles et adaptées aux différents âges de la vie. La prochaine initiative est un ciné-rencontre le samedi 20 janvier à Paris de 17h à 20h pour tous ceux qui ont entre 8 et 88 ans. Une belle occasion de rencontrer des pairs autour du film « Fratrie et handicap », d’échanger en petits groupes, par tranche d’âge et de se laisser rejoindre par les mots d’Ombline, de Florent, de Domitille et de bien d’autres qui sont tous des frères et sœurs qui témoignent avec tellement de justesse et de simplicité dans le film, réalisé pour eux. « La colère, c’était mon mécanisme de défense » témoigne Ombline. Florent, lui, ajoute : « ce qui me semble vital, c’est d’arriver à en parler à un moment donné. Et parfois, ce n’est pas dans le cadre familial qu’on peut y arriver ». Une équipe d’organisation s’attelle pour que ce temps unique soit fraternel, fructueux et convivial ! J’invite tous les auditeurs à faire connaître ce ciné-rencontre !

Bruno : Être frère ou sœur d’une personne handicapée constitue-t-il une expérience si singulière, si unique ?

Singulière, certainement Bruno. Unique, c’est souvent ce que ressentent les frères et sœurs qui n’ont jamais eu l’occasion de partager avec d’autres, comme en témoignait Céline, cette mère de famille qui, en participant à une journée OCH à l’âge adulte, s’est rendu compte qu’elle était encore encombrée d’une relation complexe avec sa sœur. En effet, elle s’est sentie très tôt responsable d’elle jusqu’à « laisser échapper son enfance ». Les rencontres OCH ont été salutaires pour Céline. Aujourd’hui, elle parle d’une relation harmonieuse avec sa sœur. En invitant les frères et sœurs à la rencontre du 20 janvier, on leur donne l’occasion de découvrir que la meilleure façon d’aimer est peut-être de se laisser déplacer, comme en témoignait Sophie Galitzine, et sans doute aussi de s’autoriser à être heureux et à construire sa vie. Rendez-vous le 20 janvier pour une soirée film suivie d’échanges et d’un gouter-apéro. Tous les renseignements sont sur och.fr.

Chroniques animées par Bruno Fumat sur les ondes de RCF.

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