La randonnée nationale pour tous les papas de personnes malades ou handicapées
Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame – 17 septembre 2024
Emmanuel est papa de deux enfants handicapés, Léo et Victor. L’un est handicapé mental, l’autre est polyhandicapé. Son quotidien est chargé et il ressent parfois le besoin de « vider son sac », « de se mettre sur pause » avec d’autres comme il aime à le dire. Dans un petit témoignage d’invitation aux randos des papas organisés par l’OCH, avec émotion, il dit de ces rencontres : « on arrive en étant père, on se sépare en étant frère ». En une journée, il s’en passe des choses !
Simon : Une journée de randonnée pour tous les papas confrontés au handicap d’un enfant, c’est bien cela ?
Les randos des papas se déroulent en effet sur une journée mais cela ne relève pas de l’exploit sportif. C’est plutôt une bonne balade, en plein air, entre pères d’un enfant ou d’un adulte quel que soit son handicap ou sa maladie. Chacun vient avec son pique-nique et l’envie de rencontrer d’autres papas pour s’épauler et échanger. Cette année, ces randos auront lieu dans 12 régions de France. Essentiellement le 5 octobre et le 28 septembre en Drôme-Ardèche. Toutes les informations pour s’inscrire sont sur le site de l’OCH www.och.fr. 12 régions, c’est 12 équipes de papas qui mettent leur énergie et leur soif de rencontres fraternelles au service de d’autres papas. Pour avoir déjà accompagné une rando de papas dans le massif de la Sainte Baume, je suis témoin que la marche détend et facilite cette possibilité de partager simplement ses joies, ses difficultés, son Espérance et son quotidien. L’un d’eux me confiait que nulle part ailleurs il ne pouvait se livrer avec autant de profondeur, sans se sentir juger et sans être accablé de conseils en tout genre. « J’ai de bons amis, me dit-il, avec qui je peux blaguer, des collègues respectueux de ce que je vis, une famille aimante, mais je n’avais pas encore rencontré des pères qui osent exprimer leur fragilité, leurs doutes, leur désarroi dans leur relation à l’enfant handicapé, ou leurs questionnements face à l’avenir par exemple ».
Simon : Ces randos sont une belle façon d’encourager les papas.
De les encourager et de leur donner du contenu pour réfléchir et cheminer. Je vous partage un exemple. Arnaud, papa d’une jeune femme handicapée mentale avait choisi un très beau texte l’été dernier pour animer une rando. La paternité humaine y est décrite comme quelque chose de tout à fait exaltant et terrifiant. Exaltant parce que le père permet à l’enfant de se structurer, de grandir en étant à la fois un tuteur, une main qui protège et des épaules sur lesquelles l’enfant peut se hisser pour prendre de la hauteur et du recul. Belles images ! Terrifiant car qui peut se dire à la hauteur d’une telle mission ? Chaque père à des limites, des pauvretés, voire des blessures. Cette responsabilité ne peut se vivre que dans l’humilité. La bonne nouvelle, c’est que pour pallier toutes ces insuffisances, le père n’est pas seul. Il est complété par d’autres : éducateurs, groupes de randonneurs comme ceux de l’OCH, amis et un Père céleste. La paternité humaine est un rôle important et difficile. Invitons largement les papas d’enfants handicapés à participer à la rando des papas organisée par l’OCH. Offrons-leur une belle journée riche et fraternelle !
Chroniques animées par par Simon Tatreaux, journaliste et présentateur de Radio Notre Dame.