Révéler le beau – Chronique Radio Notre Dame
Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame – 24 décembre 2024
Toutes nos maisons et nos églises ont trouvé de la place pour accueillir une crèche de Noël afin d’incarner l’incroyable nouvelle qu’est la naissance de Jésus sauveur et signifier ce que nous pouvons lire dans Luc 2.7 : « Marie enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il manquait de place pour eux dans la salle ». Nous savons que des mages et des bergers sont venus se prosterner devant Jésus et la tradition veut que le peuple de Dieu se mette aussi en route pour en faire autant. Dans nos crèches, le peuple peut être représenté par cette multitude de figurines qui représentent des personnages du quotidien, les santons de Provence en sont un exemple… dans la crèche de l’église Saint François-Xavier à Paris, c’est plus de mille santons de Provence.
Simon : Les crèches sont-elles une invitation, pour nous, à participer à cette bonne nouvelle ?
Nous pouvons en effet, chacun, nous reconnaitre dans un de ces santons près à se mettre en route pour aller se prosterner devant Jésus. Boulanger, vieillard, pêcheur, peintre, maire, brigand … nous sommes tous invités quel que soit notre parcours de vie afin de lui présenter ce que nous sommes et qu’Il puisse nous transformer et nous révéler ce que nous avons de meilleur. Louis Lavel, philosophe, écrivait « Le plus grand bien que nous puissions faire aux autres n’est pas de leur communiquer notre richesse mais de leur révéler la leur ». C’est sans doute ce que fait Jésus en naissant dans une crèche et en nous invitant à nous en approcher. A sa suite, et selon le bon conseil de Louis Lavel, nous pouvons révéler à l’autre ses richesses. Ce serait même sans doute le plus beau cadeau de Noël que nous puissions faire à ceux que nous allons rencontrer pendant cette période festive où les cadeaux pleuvent. Un cadeau qui nécessite parfois d’aller chercher au plus profond de nous.
Simon : Que voulez-vous dire ?
Il y a quelque temps, une conjointe d’un homme atteint de la maladie de Parkinson disait sa difficulté à voir ce qu’il y a de bon dans son mari. Avec la maladie, son mari est devenu plus difficile à vivre. Elle témoignait que la colère et l’égoïsme avaient étouffé ses talents et ses qualités. Lors d’une journée des conjoints organisée par l’OCH, elle a osé confier à ses pairs cette difficulté à voir les mérites de son mari. Cela la rendait triste. Encouragée par cette communauté de conjoints que l’OCH avait rassemblée, elle s’est sentie comprise et prête à aimer différemment. C’était assez émouvant. Mandela disait : « La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais jamais éteindre ». Nous pouvons nous inspirer de cette belle citation et surtout contempler l’Enfant Jésus, si vulnérable dans la nuit de Noël. Mettons-nous-en sa présence devant la crèche, au milieu des santons. Présentons-lui nos faiblesses, nos blessures pour réveiller en nous un cœur d’enfant prêt à s’émerveiller de l’infinie beauté présente en chacun de nous. Joyeux Noël à chacun !
Chroniques animées par Simon Tatreaux, journaliste et présentateur de Radio Notre Dame.