Fratrie et handicap : casser une promesse ?
Anne-Laure : Un jour, j’ai promis à ma mère que je prendrais ma soeur handicapée chez moi après son décès. Aujourd’hui, je me rends compte que ce sera difficile parce que je vais me fiancer prochainement. Ma mère est âgée et je n’ose pas lui en parler, j’ai peur qu’elle ne comprenne pas.
Ce n’est effectivement pas facile de revenir sur une parole donnée … et pourtant … Un engagement est pris à un certain moment, dans un certain contexte et il est important dans un premier temps de revisiter ce moment où vous vous êtes engagée pour en déterminer les conditions. Cet engagement a t-il été pris lors d’un moment d’émotion ou sous une forme de contrainte affective, liée à une situation de vulnérabilité quelle qu’elle soit …etc… En bref, étiez-vous totalement libre ?
On peut se poser la question de la valeur d’un engagement lorsque la liberté est entravée.
Aujourd’hui, vous devez réfléchir à ce que vous êtes prête à assurer dans l’avenir (et ceci sans doute avec votre fiancé !) mais aussi quelles sont vos limites.
Il est important que les parents organisent l’avenir de leur enfant handicapé quand ils ne seront plus là.
Si cette réflexion vous amène à penser que votre soeur devra être prise en charge dans un établissement, quitte par exemple à la recevoir les fins de semaine de temps en temps, ce serait bien que vous puissiez chercher les lieux possibles.
Ensuite, je vous engage à en parler avec votre maman, pour vous sentir déliée de votre engagement, ce qui sera plus difficile après son décès. Et peut-être amener votre maman à envisager un accueil temporaire de votre soeur dans un lieu dédié pour l’habituer peu à peu à ce changement de vie.
Votre maman est âgée, et ce n’est sans doute plus possible pour elle, mais d’une façon générale, il est important que les parents organisent l’avenir de leur enfant handicapé quand ils ne seront plus là. Les frères et les soeurs resteront présents pour le lien affectif, mais ne peuvent (et sans doute ne doivent pas !) assumer rôle des parents.
N’hésitez pas à appeler notre service « Ecoute & Conseil » pour continuer cette réflexion. Par téléphone au 01 53 69 44 30 ou par mail à l’adresse suivante : ecoute-conseil@och.fr