Une vie de maman

Face à l’épreuve

deux femmes qui dialoguent
© Istock

Comme il est délicat d’être témoin de l’épreuve d’un proche. On voudrait tant pouvoir aider. On voudrait prendre sur soi une part de la douleur. On dit : « ce n’est pas grave, ça va s’arranger », mais on ne rassure personne. Alors on se tait de peur de blesser. Parfois on voudrait fuir. On se sent démuni et maladroit, si impuissant face au chagrin.

Il faut alors me rappeler ma propre expérience. Ce qui m’a fait du bien. Les mots que j’ai aimé entendre. Ceux qui m’ont permis de ne pas perdre pied, ceux qui m’ont donné la force d’avancer. Je me souviens en particulier du professeur de médecine qui nous a dit, à mon mari et moi, « je ne peux pas guérir votre enfant mais je suis là pour lui et pour vous jusqu’à ce qu’il devienne adulte. » Personne ne peut vivre une épreuve à la place de l’autre, mais juste être présent et s’engager à ne pas lâcher la main, oui. Cette promesse contient une grande puissance. Elle délivre de l’angoisse de l’avenir. Entendre que l’on ne sera pas seul dans ce que l’on a à vivre réconforte devant l’effroi. Recevoir des signes concrets et chaleureux de proximité m’a réchauffé le cœur. C’est pour ça qu’il faut toujours donner un baiser à un enfant qui pleure. J’aime bien me rappeler que Dieu ne nous a pas promis une vie sans épreuves et sans douleurs, mais Il a promis de rester avec nous jusqu’au bout. La seule chose à demander dans la peine, c’est un signe tangible de Sa présence.

Marie-Amélie Saunier, ombresetlumiere.fr – 9 novembre 2021

portrait de Marie-Amélie Saunier

Marie-Amélie Saunier vit à Lyon. Elle est mère de quatre enfants, dont Paul, atteint d’autisme.

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