La France championne du monde de rugby

Saviez-vous que la France a été deux fois de suite, en 2013 et 2017, détentrice de la coupe du monde de rugby… en fauteuil roulant ! C’est dommage, j’ai raté les finales à la télé…

Comment ? Ce n’était pas retransmis ! Quel dommage car il paraît que c’est un sport impressionnant, magnifique, hyperspectaculaire.

Espérons que, dans les prochaines années, on puisse profiter de ces magnifiques moments de communion avec notre équipe nationale, comme cela va être le cas avec le XV de France, pour la coupe du Monde de rugby organisée en France l’année prochaine.

Par contre, ce sport va avoir à se prémunir contre son ouverture au monde des « valides ». En effet les équipes constituées essentiellement de personnes en situation de handicap permettent à des personnes n’étant pas en situation de handicap de jouer avec eux.

Le sélectionneur national français a regretté récemment « la violence des contacts » observée depuis que ce sport a du succès et que, du coup, de plus en plus de personnes valides y participent.

Le rugby, né chez les gentlemen anglais de l’époque victorienne, a toujours favorisé le respect de l’adversaire, le courage, la camaraderie, le fair-play. On dit bien que c’est « un sport de brutes pratiqué par des gentlemen ».

Les sportifs en situation de handicap semblent trouver dans le rugby en fauteuil cet « Esprit du rugby ».

Cela semble moins vrai pour certains de ceux qui, n’étant pas en situation de handicap, s’autorisent de la « violence » dans les contacts.

« Nous devons revenir sur certaines des règles originales du jeu », a ajouté notre entraîneur national, pour éviter qu’« une personne handicapée – en particulier un utilisateur de fauteuil roulant paraplégique – pourrait dire que ce n’est pas un sport pour elle compte tenu de la violence et de certaines collisions dont elle sera témoin ».

Quelle tristesse ! L’ouverture de ce sport aux « valides » se retourne contre les personnes en situation de handicap à cause de quelques personnes qui mettent l’esprit de la gagne au-dessus de la plus élémentaire empathie en oubliant la particularité de la personne en face d’elles.

L’empathie est la « capacité à s’identifier à quelqu’un dans ce qu’il ressent ». Elle est un des super-pouvoirs qui aide de belles personnes à faire avancer le monde. En revanche, c’est une qualité peu répandue et son absence est un des fléaux de notre société.

En cette première semaine de l’Avent, je formule le vœu que la montée vers Noël favorise les réactions d’empathie pour rendre le monde qui nous entoure plus fraternel, notamment entre les personnes qui ne sont pas considérées comme en situation de handicap et celles qui le sont.

Hubert Saillet, ombresetlumiere.fr – 1er décembre 2022

Hubert Saillet est père de cinq enfants, dont Marie Océane, qui est polyhandicapée. Il est membre, avec son épouse, d’une communauté Foi et lumière à Compiègne (Oise).