Retour sur la disparition de Jean-Christophe Parisot de Bayard

Le 18 octobre dernier, disparaissait Jean-Christophe Parisot de Bayard. Une personnalité du monde du handicap, qui a écrit un livre, « La voie de la fragilité », chez Mame.

« Nous sommes un peuple d’exilés, et nous voulons mettre fin à cet exil. » Ces mots sont de Jean-Christophe Parisot de Bayard, qui vient donc de nous quitter, hélas. Cette phrase de prophète, il l’a tenue à Lourdes en 2016, lors d’un rassemblement de quelques 800 personnes handicapées. Elle résume bien tout un pan de la vie de cet homme que la myopathie a privé progressivement de toutes ses capacités physiques jusqu’à devenir tétraplégique, sous assistance respiratoire.

Il est un combattant, que l’injustice révolte. Il n’a eu de cesse de lutter pour que les personnes handicapées soient pleinement présentes dans toutes les sphères de la vie. Deux fois candidat à l’élection présidentielle, il fut le premier préfet handicapé de France, mais aussi le plus jeune diacre de France. Il a conjugué cela avec sa vie de famille, marié, père de quatre enfants… Cela dit quelque chose de sa force d’engagement sur tous les plans.

UN HOMME DE COMPASSION

Il était aussi un homme de compassion : « je partage la table de ceux qui mangent sans bras,… qui ne peuvent manifester dans la rue, ce petit peuple des mendiants d’amour… » écrit-il dans « La voie de la fragilité« , ce petit livre de dialogue que j’ai eu la grâce d’écrire avec lui en 2019. Le lutteur s’y révèle un homme plein de tendresse et pétri de cette conviction : « c’est en consentant à la fragilité de notre humanité que l’on devient soi-même humain ».

Consentir à sa fragilité a été son chemin toute sa vie : « une succession d’appauvrissements très difficiles à vivre », dit-il encore dans « La voie de la fragilité », en ajoutant : « Je n’ai jamais éprouvé de ressentiment… Je vis la vie que l’on m’a donnée ». Une vie très proche de Dieu, dont il a ressenti très jeune « la certitude physique, incarnée, que je ne serai jamais seul… J’ai compris que j’allais vivre la Croix avec lui ». Cette Croix dont il dit que « nous, personnes handicapées, nous sommes dessus, avec le regard de Jésus posé sur nous ».

Cet ami de Jésus était convaincu que ceux qui souffrent de façon extrême, comme ce fut son cas, sont des intercesseurs puissants : « Vous pouvez demander ce que vous voulez à Jésus sauveur », leur dit-il avec douceur et autorité. 

Nous pouvons nous tourner vers lui et lui confier nos intentions. S’il fut un intercesseur puissant dans sa vie parfois si douloureuse, il l’est plus que jamais, maintenant qu’il est entré dans la pleine Lumière de Dieu. Telle était sa foi si contagieuse dont nous pouvons nous inspirer !

Philippe de Lachapelle sur Radio RCF

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