« We have a dream »
RCF :
C’est le titre du dernier film de Pascal Plisson sorti dans les salles mercredi 27 septembre. Ce documentaire met en lumière 6 enfants handicapés du monde entier et de handicaps divers. Les enfants s’appellent Charles, Xavier, Maud, Antonio, Nirmala et Khendo. Ils sont aveugle, albinos, amputé, sourd ou encore autiste et rêvent d’être médecin, danseuse, chanteuse, champion paralympique. Ils habitent le Népal, le Rwanda, la France, le Brésil et le Kenya. Ce film change notre regard sur le handicap. La joie profonde des enfants est extraordinaire.
Bruno : Comment est né ce film ? Quelle est l’intention du réalisateur ?
Une journaliste de la revue « Ombres et lumière » publiée par l’OCH a rencontré ce réalisateur audacieux. On peut d’ailleurs lire l’intégralité de l’interview sur le site de la revue, ombresetlumiere.com. Cet homme n’est pas directement concerné par le handicap. Tout a commencé lors de la réalisation de son film précédent, « Sur les chemins de l’école », à l’occasion duquel il a rencontré Samuel, un jeune garçon indien handicapé moteur que ses frères emmenaient chaque matin à l’école. Touché par cette rencontre et l’amour qui régnait dans cette famille, il a souhaité réaliser un film sur le handicap, sur ces liens familiaux. Il lui a fallu 10 ans pour concrétiser son idée. Il voulait un film plein d’espoir, le pari est tenu.
Bruno : L’originalité du film est aussi dans la différence des cultures.
Le réalisateur nous fait en effet voyager à travers le monde mais surtout à travers 6 situations bien différentes. Les enfants eux-mêmes se demandent « comment cela se passe ailleurs dans le monde ? ». J’ai surtout été frappée par ce qui les rassemblent. On s’aperçoit que, quelle que soit leur culture, ces enfants témoignent tous d’une énergie et d’une résilience incroyables. Tous souhaitent qu’on ose les approcher, qu’on ose les regarder. Aucun d’eux ne veut la pitié. Tous mettent leur énergie à surmonter leurs difficultés pour construire une vie réussie et affirmer que « l’invalidité n’est pas l’incapacité ». Quand Maud assure ne pas avoir « envie de troquer sa prothèse de jambe et sa surdité pour une vie plus normale », nous sommes, spectateurs, invités à nous interroger sur ce qu’est une vie réussie.
Bruno : Je comprends que ce film porte un message d’espoir. C’est ainsi que vous l’avez vécu ?
Ces 6 enfants ont une soif communicative. Le ton du film est optimiste mais la souffrance n’est pas niée. Il nous rappelle l’importance de la famille, de l’éducation inclusive et de la force de l’entraide pour déplacer des montagnes. Ces enfants extraordinaires nous rappellent aussi que pour traverser l’épreuve nous avons tous besoin d’un regard aimant. Les personnes handicapées n’ont pas le monopole de l’épreuve. Celle-ci fait partie de toute vie. Si nous en faisons le lieu de la rencontre et de l’entraide, nous grandissons en humanité, et la joie peut jaillir pour tous. Saint Jean-Paul II l’a dit : « Le handicap n’aura pas le dernier mot dans l’existence, mais l’amour ».
Florence Gros sur RCF – 15 octobre 2023