Cinéma

Funambules

© Les Films du Bal

Ce documentaire fait rentrer dans le quotidien et l’univers mental de personnes porteuses d’un handicap psychique. Jamais impudique ni sordide, souvent poétique, Funambules touche au cœur.

L’histoire

Aube est une jeune femme qui vit recluse chez ses parents, parle toute seule et rêve d’un « prince charmant » qui serait punk. Marcus est un vieil homme misanthrope qui vit avec son épouse dans un foutoir innommable. Yohan, d’origine antillaise, déambule dans les jardins d’un hôpital, et partage ses souvenirs d’enfance et sa jeunesse cassée. Avec d’autres personnes atteintes de troubles psychiques, ils dévoilent devant la caméra leur quotidien.

L’avis d’O&L

La maladie psychique fait peur, elle met à distance la plupart de nos contemporains. Il y a pourtant derrière chaque trouble, chaque diagnostic, une personne à part entière. C’est à cette dignité, à ce changement de regard qu’invite ce très beau documentaire. S’invitant dans le quotidien des patients, la caméra recueille sans voyeurisme les confidences et les instantanés de vie de ces marginaux, souvent très isolés, et tâche d’entrer dans leur monde intérieur perturbé. Le réalisateur, à travers elle invite à un regard d’amitié, et loin de nous montrer les seuls aspects « dérangés » de ses personnages, aborde cet élan vital et créatif qui les saisit parfois : une chorégraphie d’Aube, un rap de Yohan, sont autant de moments de grâce extrême au cœur d’une humanité blessée, brisée. De la faille jaillit la vie ; de la marge, la beauté. Magnifique.

Cyril Douillet, ombresetlumiere.fr – 14 mars 2022

Un film d’Ilan klipper. En salles le 16 mars.

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