Grandir avec un parent handicapé

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Savez-vous Bruno que les enfants de 8 à 15 ans qui grandissent avec un parent handicapé sont invités à l’OCH, samedi prochain, le 1er avril, de 12h à 17h30, sur inscription bien sûr.

En France, on parle de plus de 500 000 aidants de moins de 18 ans. Le parent handicapé peut être sourd, aveugle, handicapé physique ou malade psychique. La situation de chacun de ces jeunes est forcément unique mais tous doivent apprendre à s’ajuster à cette situation pas ordinaire.

Bruno : Que vivent ces enfants de si particulier ?

Une épouse d’une personne devenue handicapée à la suite d’un AVC s’était, un jour, confiée à moi. Elle était triste. Sa fille était venue lui dire « maman, est-ce que tu pourras dire à papa de ne plus venir assister à mes matchs de basket ? C’est la honte ». Cette épouse ne savait pas quoi répondre à sa fille et ne voyait pas comment en parler à son mari si fier de sa fille. Et sa fille ne voulait pas en parler avec son papa.

D’autres exemples me viennent. Un jeune garçon qui témoignait que la seule personne qui prenait de ses nouvelles quand sa mère est devenue lourdement handicapée à la suite d’un accident de voiture, était un chef scout. Toutes les autres personnes ne s’intéressaient qu’à la santé de sa mère alors qu’il souffrait de cette situation. Il comprenait qu’on s’intéresse à sa maman mais souffrait d’indifférence.

Un jeune ado confiait que la vie à la maison était devenue difficile parce que sa maman lui demandait beaucoup d’aide pour les gestes de la vie quotidienne de son papa atteint de Parkinson. Cela nuisait à ses études. Il a choisi d’aller en pension.

Ce ne sont que des exemples, mais qui montrent que ces enfants sont traversés par des émotions, des sentiments, des désirs à écouter.

Un enfant peut grandir et être heureux avec son parent handicapé, à condition qu’on ne lui complique pas la tâche.

Régine Scelle

Bruno : A travers certains exemples, je comprends que les enfants qui grandissent avec un parent handicapé se sentent très responsables de leur parent.

En effet Bruno, comme le souligne Régine Scelle, psychologue et auteur de plusieurs ouvrages sur le handicap : « l’enfant va avoir tendance à protéger son parent handicapé, et à force, il peut avoir le sentiment qu’on ne s’occupe pas de lui ». Elle ajoute aussi qu’à l’adolescence, l’enfant peut ne pas s’octroyer le droit de partir et de laisser son parent, le droit d’être insouciant, ou de bousculer ses parents comme tous les ados.

Dans ces journées OCH, les enfants en partageant leurs expériences se sentent moins seuls et découvrent d’autres façons de faire et d’être avec son parent handicapé. Et, comme le souligne encore Régine Scelle : « un enfant peut grandir et être heureux avec un parent handicapé, à condition qu’on ne lui complique pas la tâche. Il va même développer des qualités différentes. Une hypersensibilité à l’autre, par exemple, car il aura appris à veiller à ce que son parent ne se retrouve pas dans une situation difficile ou humiliante. Et rien ne permet d’affirmer que ce sera pour lui un handicap. C’est une des figures de l’humanité qui, comme tout ce qui est humain, peut aussi lui apporter beaucoup ».

Collectivement, soyons attentifs aux proches de personnes handicapées, à ces aidants comme on les nomme bien souvent. C’est ce que souhaite faire l’OCH en leur permettant de vivre une journée de rencontres, de partages, de joie. La prochaine est le 1er avril, pour les enfants qui grandissent avec un parent handicapé. Rendez-vous sur och.fr pour en savoir plus.

Florence Gros sur RCF – 27 mars 2023

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