Le rôle des grands-Parents

Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame –  29 octobre 2024

Ecoutez l’expérience de Véronique, grand-mère de 8 petits-enfants dont Louis, 13 ans, autiste.  « Quand je suis avec Louis, je suis heureuse, mais c’est un bonheur rempli de stress, que je ne souhaite à personne. A chaque instant il faut vérifier qu’il ne s’enfuit pas, qu’il ne fait pas de graves bêtises. Et puis l’avenir est anxiogène mais je n’en parle pas à mes enfants. Le handicap de Louis m’a fortement rapprochée de ma fille qui avait tant besoin d’aide. J’aimerais en faire plus mais après un conseil mal compris, j’ai admis qu’il ne faut pas que j’en fasse trop ». En quelques mots, Véronique nous témoigne de la difficulté d’être grand-parent d’un enfant handicapé. Être présent, investi mais pas pesant, être veilleur. « Être veilleur dans notre famille », c’est le thème qu’à choisi la Fondation OCH pour sa prochaine journée des grands-parents à Nantes le 23 novembre.

Simon : Avec 8 petits-enfants, Véronique a une belle expérience de grand-mère. Que se passe-t-il de si particulier ?Avec 8 petits-enfants, Véronique a une belle expérience de grand-mère. Que se passe-t-il de si particulier ?

Quand Emilie a annoncé qu’elle attendait un enfant porteur d’une maladie génétique, ses parents n’ont pas su avoir les bons mots et se faire présents. Il aura fallu des années pour qu’une relation familiale apaisée advienne. Les parents d’Emilie reconnaissent qu’ils ont été très choqués par l’annonce du handicap et qu’ils ont eu besoin de temps pour l’accepter. Beaucoup de grands-parents témoignent de la difficulté d’accueillir d’une part, la douleur de leur enfant et, d’autre part, le handicap de leur petit-enfant. Rien ne les prépare à cela. Ils se sentent un peu submergés et impuissants. Les journées qu’organisent l’OCH pour les grands-parents favorisent les échanges entre pairs qui ont beaucoup à apprendre de cette expérience qu’ils n’avaient jamais envisagée. On pense bien évidemment d’abord aux parents quand le handicap survient. Pourtant, toute la famille au sens large est impactée et les grands-parents sont souvent impliqués directement : aide matérielle, temps donné aux fratries ou à l’enfant handicapé, soutien financier…

Simon : A quels défis ces grands-parents sont-ils confrontés ?

Les défis sont nombreux et varient selon les familles. Si je devais rassembler ces défis en un mot, je reprendrais le thème de la journée de l’OCH, présent également dans les mots de Catherine qui me confiait : « Avec mon mari, nous tentons d’être des veilleurs pour le bien de Martin, notre petit-fils handicapé et sa famille ». Être veilleur, cela me semble vraiment juste. Il y a plusieurs sortes de veilles. Veiller aux liens intergénérationnels, veiller à l’unité de la famille, veiller à ne pas comparer, veiller à exploiter leurs compétences avec justesse, veiller au bien-être de chacun, veiller à leur fatigue car ils vieillissent, veiller à transmettre l’Espérance … leur rôle n’est pas de courir partout, de répondre à tous, de tout arranger mais de veiller. Une étude canadienne (Vadasy etal 1986) constate l’intensité de l’engagement des grands-parents auprès de l’enfant handicapé ou malade et leur souplesse adaptative. Certains disent avoir besoin de soutien eux-mêmes pour faire face à la réalité de leur vie. Pour répondre à ce besoin, l’OCH invite les grands-parents à la journée du 23 novembre à Nantes. Toutes les informations sont sur www.och.fr .  

Chroniques animées par par Simon Tatreaux, journaliste et présentateur de Radio Notre Dame.

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