Honneur aux aidants – chronique Radio Notre Dame
Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame – 26 novembre 2024
J’ai eu la joie d’être invitée le 8 novembre dernier dans les Salons du Gouverneur Militaire de Paris, aux Invalides, pour une cérémonie pas comme les autres. L’association PAMDPH Paris Association pour le Maintien à Domicile des personnes Handicapées organisait la remise de la médaille de l’accompagnant. Créée en 2014, il y a donc déjà 10 ans, cette cérémonie en l’honneur des aidants, a lieu au moins une fois par an, dans un haut-lieu de la République en reconnaissance de l’investissement, du courage et de la persévérance démontrés dans l’accompagnement familial et à domicile d’une personne en situation de dépendance.
Simon : C’est une initiative peu connue, quelle était l’idée de départ ?
Ce n’est pas la première fois que vous m’entendez le dire Simon. Les aidants, pourtant très nombreux – plus de 12 millions en France – sont assez invisibles. Des efforts ont été faits, reconnaissons-le ! Mais il y a 10 ans, les aidants étaient encore plus ignorés, voire humiliés. Alors, Françoise Ficheux, présidente de la PAMDPH, elle-même confrontée au handicap d’un enfant, voulait lancer, avec cette médaille, un signe fort envers les pouvoirs publics pour faire avancer la cause des personnes en situation de handicap et des aidants peu considérés. Elle remarquait que, souvent, les aidants se retrouvaient, à force de dévouement et parce qu’ils abandonnaient souvent leur travail, dans une grande précarité, sans pour autant être reconnus. A l’OCH, nous sommes tous les jours témoins de l’abnégation, de la disponibilité et du courage des aidants. L’émotion palpable de ceux qui ont été distingués cette année montre que cette médaille est un encouragement fort pour tous ceux qui se donnent sans compter.
Simon : Qui sont ces aidants récompensés ?
En novembre, 9 médailles ont été remises. C’était très émouvant d’entendre ces aidants parler de leur proche qu’ils aiment assurément. Ils sont conjoints, parents, sœurs, amis. Ils croient en leur proche malade ou handicapé. Ils ont appris à accompagner et ont développé des trésors de patience et de créativité pour trouver des solutions. Ils passent parfois par la colère, la tristesse ou la culpabilité et profitent aussi des instants de joie. Certains ont exprimé de la fierté comme Hervé qui n’a jamais douté que son fils autiste, au parcours difficile en hôpital de jour, puisse avoir un travail dans un restaurant. Une humilité vraie se dégageait de leur témoignage. Je n’ai pas senti de regrets mais au contraire l’assurance que leur place était bien auprès de leur enfant, conjoint, sœur ou ami. Oda, sœur et infirmière en a témoigné ouvertement. « Ma présence est normal »
Simon : Dans ce paysage de l’aide aux aidants, comment se situe l’OCH ?
Dès sa création, il y a plus de 60 ans, la fondation OCH avait cette conviction que pour accompagner au mieux les personnes handicapées, il fallait soutenir leurs proches. L’équipe Ecoute & conseil les accompagne individuellement. Dans les journées destinées à chacun des membres de la famille, ils trouvent des pairs pour échanger et des témoins pour être inspiré. Dans les groupes de parole, ils s’épaulent et avancent de rencontre en rencontre en partageant leurs joies, leurs difficultés et leur Espérance. Et avec la revue Ombres & Lumière, ils trouvent des pistes de réflexion et des informations très concrètes. Toutes les missions de l’OCH concourent à prendre soin des aidants afin qu’ils puissent continuer à aimer sans s’épuiser.
Chroniques animées par par Simon Tatreaux, journaliste et présentateur de Radio Notre Dame.