Jésus est ressuscité, on l’attend d’une minute à l’autre

Vitraux
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VD : Nous venons de célébrer Pâques dimanche. On parle de la joie de Pâques. Mais, reconnaissons-le, cette joie ne se voit pas toujours sur les visages !

Christ est ressuscité ! En vérité, il est ressuscité ! C’est de cette manière que les orthodoxes se saluent pendant le temps de Pâques, jusqu’à l’Ascension. Une tradition que les catholiques ont reprise, mais qu’ils limitent souvent aux quelques jours qui suivent Pâques. Cette salutation est un acte joyeux de foi en la Résurrection du Christ, pas seulement comme un moment passé, mais bien actuel !

C’est pour certains une évidence qui est édifiante. La scène se passe un dimanche de Pâques, à Lourdes en 2001, lors d’un grand pèlerinage international de Foi et Lumière. Quinze mille pèlerins, du monde entier viennent de vivre quatre jours de prière, de partage, d’amitié. Parmi eux, cinq mille sont en situation de handicap mental. On s’est lavé les pieds en communauté jeudi, on a mimé le chemin de croix vendredi. On est entré gravement dans l’attente de Pâques samedi. L’unité et l’espérance sont sensibles.

Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité.

VD : On imagine que la célébration de Pâques est une explosion de joie !

On a célébré la résurrection du Christ avec une ferveur impressionnante. L’immense Basilique a vibré des « Alléluia », chantés à tue-tête à la sortie ! Toute l’après-midi du dimanche de Pâques, les pèlerins en ponchos bariolés ont chanté, dansé, joué sur l’esplanade. Les visages les plus blessés rayonnent de joie. Les personnels des sanctuaires, les participants des autres pèlerinages semblent sidérés. On a rarement vu autant de personnes handicapées mentales rassemblées, et en même temps autant de joie. Et puis la musique se fait plus douce, pour laisser place au silence. Par les haut-parleurs, les pèlerins sont invités à se rassembler pour le départ de la procession du Saint Sacrement.

VD : Quinze mille personnes qui doivent passer de ce joyeux désordre à une procession bien ordonnée, ça n‘a pas dû être simple

Très long, très compliqué, Valentin. On piétine, on attend, rien ne se passe. Un papa, fatigué avec son enfant trisomique juché sur les épaules, commence à s’impatienter. « Mais enfin, c’est pénible, qu’est-ce qui se passe ? ». C’est alors qu’à côté de lui, un jeune homme handicapé mental lui répond avec enthousiasme : « Ce qui se passe, c’est que ce matin, Jésus est ressuscité, et qu’on l’attend d’une minute à l’autre ». Et de se pencher pour voir si la procession arrive.

Nous connaissons cette parole de Jésus : « Je te bénis, Père, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits ». Ce jeune homme fait manifestement partie de ces tout-petits. La joie de Pâques pour lui, ce n’est pas une belle formule, c’est une expérience sensible, évidente, qui se transforme en enthousiasme contagieux. Le mieux, c’est de nous laisser entrainer par lui, et nous dire mutuellement avec le même enthousiasme : « Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ».

Philippe de Lachapelle sur Radio Notre-Dame – 19 avril 2022

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