Le diabète, une maladie d’équilibriste ?

Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame –  5 novembre 2024

A quelques jours de la journée mondiale du diabète, le 14 novembre prochain, portons notre intérêt sur cette maladie parfois très invalidante. Cette journée de sensibilisation a vu le jour en 1991 en réponse aux préoccupations de plus en plus vives suscitées par la menace sanitaire croissante que représente cette maladie pas si connue. Pourtant, en France, on compte plus de 4,3 millions de personnes traitées pour diabète. Ils sont nombreux à témoigner sur les réseaux sociaux, ils sont collégiens, étudiants, mariés, parents, sportifs, aventuriers … si les soins rythment leur vie, ils n’ont pas le dernier mot !

Simon : Pouvez-vous nous résumer cette maladie ?

Le diabète est une maladie chronique. Il y a deux principaux types de diabète. Tous les deux sont caractérisés par un déséquilibre de sucre dans le sang, appelé glycémie. Ces maladies doivent être prises au sérieux et traitées efficacement. Il n’y a pas de « petits diabètes » ou des diabètes plus graves que d’autres. Tout diabétique doit se soigner. Des complications peuvent exister quand le traitement n’arrive pas à normaliser la glycémie. Les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à long terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Ces complications peuvent se traduire par des accidents vasculaires, des amputations, des infarctus ou une insuffisance rénale. Malgré la recherche médicale qui avance tous les jours, le diabète reste une maladie qui ne se guérit pas même si elle se soigne très bien. Toute sa vie, le diabétique doit se surveiller, garder de bonnes habitudes alimentaires, pratiquer une activité physique et prendre régulièrement son traitement.

Simon : Les complications de cette maladie sont dramatiques. Sans complications extrêmes, peut-on parler de handicap pour cette maladie ? 

Quand vous écoutez Pauline, jeune pro, elle vit normalement au quotidien. Pour elle, le diabète « n’est pas une fatalité ». Elle « gère » sa maladie. Pour Clément, étudiant, après une enfance chahutée par la maladie et l’angoisse d’oublier de bien se nourrir quand il allait à l’école, il témoigne qu’il fait aujourd’hui de son mieux pour être autonome dans la gestion de sa maladie, sans peser sur ses parents. La peur de mal faire reste pour autant très présente en lui. Pour Gabrielle, son diabète qu’elle appelle « compagnon de route » lui a appris à se faire confiance, à se connaître … cela l’a beaucoup aidée dans sa vie. Pour d’autres malades encore, le diabète peut être un handicap invisible. Ce sont des patients qui se plaignent par exemple d’une difficulté à travailler quand physiquement et émotionnellement, ils ressentent des symptômes d’hyperglycémie ou d’hypoglycémie. La charge mentale du diabétique est importante. Il doit se surveiller et avoir une très bonne hygiène de vie. Au travail, en société, en famille, cette exigence n’est pas vécue de la même manière par tous les malades. Trouver un équilibre de vie sain est leur quotidien. Mais, un diabétique peut se dire un malade en bonne santé et heureux. Tous ces malades me rappellent la célèbre citation de Henri Poincaré : La vie est comme faire du vélo. Pour garder l’équilibre, il faut continuer à avancer. Le bonheur n’est pas une question d’intensité mais d’équilibre, d’ordre, de rythme et d’harmonie.

Chroniques animées par par Simon Tatreaux, journaliste et présentateur de Radio Notre Dame.

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