Cinéma

Le soleil de trop près

© VIXENS

Schizophrène, Basile tâche de se réinsérer après un séjour en hôpital psychiatrique. Réaliste mais plein de tendresse, un film poignant, magnifiquement filmé et interprété.

L’histoire

Après un séjour en hôpital psychiatrique, Basile, jeune trentenaire atteint de schizophrénie, vient séjourner un temps chez sa sœur et son compagnon, à Roubaix. Encore fragile, en proie à des épisodes de paranoïa et à des hallucinations, il cherche à retravailler, et trouve un poste en télémarketing. Il tombe alors amoureux d’une jeune femme, maman d’un jeune garçon, avec qui il s’installe, mais lui dissimule totalement ses troubles.

L’avis d’O&L

De La forêt de mon père aux Intranquilles, en passant par le récent Funambules, il est heureux que la maladie psychique devienne un sujet de plus en plus présent sur nos grands écrans, signe d’une évolution vers une plus grande connaissance de ces troubles par le grand public. Mais on doit se réjouir encore plus lorsque la qualité cinématographique est au rendez-vous. C’est le cas de ce film réalisé par Brieux Carnaille, dont c’est le premier long métrage. Servi par des acteurs exceptionnels, à commencer par Clément Roussier, au jeu fin et impressionnant de liberté ; par une mise en scène à la fois sobre et inventive – ce motif obsédant de la cheminée d’usine, symbole d’une obscure menace, cette posologie des médicaments en surimpression d’écran, comme un indice des états d’âme du personnage ; Le soleil de trop près dresse le portrait subtil d’un jeune homme oscillant entre acceptation de la maladie et tentation du déni, jusqu’à négliger son traitement et saboter ses projets. Avec réalisme mais non sans poésie, toujours sur la brèche, le film montre les possibles accès de toute puissance et de violence, la souffrance intime de cet homme et de ses proches, mais aussi la bonté d’âme dont il est capable, et toute sa richesse émotionnelle. Une œuvre magnifique, d’un humanisme rare et d’une grande justesse, à ne pas manquer.

Cyril Douillet, ombresetlumiere.fr – 26 septembre 2022

Un film de Brieux Carnaille. En salle le 28 septembre.

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