Noël en vue, épisode 2 : il suffira d’un signe

Semaine après semaine, nos chroniqueurs nous accompagnent sur le chemin de l’Avent.

Il y a des signes qui ne trompent pas : des odeurs de sapin frais, de cannelle et d’oranges au chocolat qui s’invitent dans la maison ; des journées qui raccourcissent mais que nous embrasons par des lumignons ou des guirlandes multicolores ; des boîtes et du papier froissé au salon pour monter la crèche ; et puis Paul qui reprend en criant toute la journée « vive le vent » et « gloriaaaaaa » entendues devant une boutique. Noël se prépare !

Paul ne parle pas et comprend difficilement les mots et les phrases. Il décrypte son environnement comme il peut à l’aide de repères fiables : les valises sont sorties, nous partons en voyage ; la table est mise, je peux m’asseoir pour dîner. Il est capable de voir des signes auxquels personne ne porte attention : une intonation de voix peut l’inquiéter, un changement subtil de la météo va modifier son humeur, une petite mélodie au loin le fait sourire. Il est parfois déconnecté de son environnement, enfermé dans ses cris et ses stéréotypies, mais parfois très en éveil, attentif à la moindre sensation pour tenter de deviner ce qui se passe, ou ce qui va advenir. Les signes : le langage des sentinelles.

N’est pas ce pas une grande joie qui va advenir ? Soyons attentifs nous aussi aux signes de cette joie même s’ils sont parfois difficiles à distinguer au cœur de nos hivers. Comme le berger guette l’étoile, nous pouvons repérer les indices de Noël qui vient : les yeux pétillants des enfants devant la crèche, la boulangère qui ce matin discutait avec le mendiant devant sa porte ; une collègue qui gentiment offre des chocolats parce qu’on ne peut pas déjeuner ensemble cette année ; la collecte pour les plus pauvres ; un petit baiser donné après un gros chagrin. Et parce que les signes ne trompent pas, comment cacher au monde la joie que nous apporte le Seigneur ?

Marie-Amélie Saunier, ombresetlumiere.fr – 8 décembre 2021

Marie-Amélie Saunier vit à Lyon. Elle est mère de quatre enfants, dont Paul, atteint d’autisme.