Adoption, un choix courageux ?

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C’est le thème du prochain dossier de la revue de l’OCH : Ombres et lumière. La revue donne la parole à des familles qui ont choisi d’adopter un enfant dit « à besoins spécifiques ».

Savez-vous Bruno, que sur 3400 enfants, pupilles de l’état, 1000 sont aujourd’hui en attente d’adoption, souvent en raison de leur handicap. Consacrer un numéro à ce thème de l’adoption est une façon de nous éveiller à cette réalité d’abandon massive à cause du handicap, et de nous interpeller en nous faisant rencontrer des familles qui ont répondu à cet appel de l’adoption.

Bruno : Qui sont ces familles ?

Il est impossible Bruno de faire le portrait type du parent adoptif. Certains ont mûri un projet ancien comme Olivier. Pendant ses fiançailles avec Fanette, il lui avait confié ce projet mais, ce n’est qu’après la naissance de leurs 4 enfants que le couple a entamé les démarches d’adoption.

D’autres se sont laissé bousculer à la suite d’un évènement déclencheur comme Pauline et Christophe confrontés à l’infertilité de leur couple. Tous ces couples ont ouvert, en grand, leur cœur. Comme le rappellent Jean et Lucette Alingrin, couple fondateur de Emmanuel SOS Adoption, à Montjoie : « On peut donner sa vie de bien des manières, l’adoption en est une ».

Il y a certainement chez ces couples, cette disposition à donner, à se donner, sans être, ni dans l’idéalisation, ni dans la naïveté.

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Bruno : Le parcours de ces parents est-il si différent du couple qui donne naissance à un enfant handicapé et qui l’accueille ?

J’ai découvert à travers les témoignages de ces familles adoptantes des réalités convergentes et d’autres différentes. Par exemple, leur choix est souvent incompris de leur entourage. Ainsi Pauline confie combien il est difficile de parler à ses amies, des difficultés qu’elle rencontre avec sa fille adoptée handicapée. Une amie, lui rappelant « c’est votre choix ».

Autre exemple, les parents adoptifs ne font pas l’expérience du choc de l’annonce du handicap à la naissance. L’accueil du handicap est donc différent. En revanche, Pierre et Soline, parents de Gatien, jeune adulte trisomique de 21 ans, revendiquent « les mêmes souffrances, les mêmes combats du quotidien, le même investissement, et le même avenir incertain à dessiner ». Soline ajoutant qu’elle a l’impression de mettre au monde chaque jour son enfant.

Fanette parle avec humilité de la difficulté qu’elle a eu à créer du lien avec sa fille adoptive. Son élan maternel a été mis à mal. Fanette est ainsi confrontée à ses limites comme beaucoup de parents.

Finalement Bruno, Ombres et lumière s’est penché sur des familles qui par leurs témoignages nous redisent qu’en disant oui, on prend un risque. Pauline le rappelle : « ce n’était pas du tout ce que l’on avait envisagé et projeté. Je crois que l’on est conduit par la vie ».

Laissons-nous inspirer par ces parents. Saint Paul écrit : « A chacun est donné la manifestation de l’Esprit ». A l’approche de la Pentecôte. Restons à l’écoute de l’Esprit Saint. Qu’Il puisse nous guider et ouvrir notre cœur à formuler de grands oui.

Florence Gros sur RCF – 8 mai 2023

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