Que puis-je faire face à la jalousie de mon enfant ?

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Flore : mon fils de 6 ans, Julien, est odieux avec moi. Il veut attirer mon attention dès que je m’occupe de ma fille Eva, qui est trisomique. Elle a encore besoin d’aide dans toutes les choses du quotidien, je suis épuisée. Que puis-je faire face à cette jalousie ?

Je comprends que vous soyez démunie devant le comportement de votre fils. Julien lance un cri d’appel à votre égard. Il y a peut-être un peu de jalousie effectivement, mais surtout une demande : « Maman est-ce que tu m’aimes autant qu’Eva ? Maman, j’ai besoin de temps avec toi, j’ai besoin que tu t’occupes aussi de moi. »

Au-delà d’un comportement difficile, il est nécessaire d’entendre sa souffrance. A l’OCH, beaucoup de frères et sœurs nous témoignent des multiples sentiments qui les habitent : la colère, la tristesse, le manque de disponibilité de leurs parents, la responsabilisation précoce qu’on leur demande, le sentiment de honte. On entend parler des difficultés : celle qu’on peut éprouver au moment d’en parler avec d’autres ; celle à oser vivre sa vie ; celle aussi à dépasser son frère ou sa sœur plus grand.

Mais je vous rassure, on nous partage aussi des choses plus positives : la fierté de voir leur frère ou sœur faire des progrès ; l’affection qu’ils éprouvent pour leur proche plus fragile ; le besoin de le protéger ; ainsi qu’une sensibilité plus grande que la moyenne à la vulnérabilité.

Quelques pistes à explorer

Tous ces sentiments cohabitent et ne sont pas toujours faciles à gérer, surtout pour un enfant. Une des choses les plus importantes, c’est de permettre au jeune d’exprimer ce qu’il ressent par la parole. L’aider à mettre des mots et lui permettre de dire même les choses difficile. Par exemple : « je n’aime pas ma sœur », pouvoir lui expliquer que ce qu’il n’aime pas, ce n’est pas sa sœur, mais le handicap de sa sœur et c’est très légitime, et déjà très déculpabilisant.

Vous pouvez aussi trouver des relais pour aider dans cette parole, des grands-parents (qui ont un rôle à jouer lorsque c’est possible), un parrain, une marraine, un proche avec qui l’enfant se sent en confiance. Mais aussi les journées organisées par l’OCH, qui permettent à l’enfant de déposer dans un espace tiers, mais aussi de se rendre compte qu’il n’est pas tout seul à vivre cette situation.

Une autre piste serait de pouvoir prendre un peu de temps avec votre enfant, seule ou avec son papa, sans sa sœur, de temps en temps. Des moments rien que pour lui, pour faire quelque chose ensemble où il aura toute sa place. Il existe des lieux de vacances (villages de vacances) où l’enfant porteur de handicap est pris en charge certains jours pour permettre à la fratrie et aux parents de se retrouver. Cela pourrait peut-être vous faire du bien ?

N’hésitez pas à appeler le service Écoute & Conseil pour plus de renseignements.

Pour contacter notre équipe, par téléphone au 01 53 69 44 30 ou par mail à l’adresse suivante ecoute-conseil@och.fr

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