Les personnes handicapées victimes de la guerre

Colombe devant le drapeau de l'Ukraine.
@ Adobe Stock

BF : Chaque jour apporte son lot d’informations tragiques en Ukraine. Les personnes handicapées ne sont pas épargnées par cette guerre. Elles sont même particulièrement vulnérables.

« Les conflits armés ont un impact particulièrement dévastateur sur les personnes handicapées ». Ces mots sont de Alice Priddy, doctorante en droit international humanitaire, et auteur d’un rapport « handicap et conflits armés » présenté en 2019 à Genève. Elle explique : « Les personnes handicapées sont davantage ciblées. Elles sont confrontées à un risque disproportionné d’abandon, de violence et de mort… un manque d’accès aux secours et aux soins. Les femmes handicapées courent un risque accru de violence sexuelle, et les enfants sont plus exposés aux abus et à la négligence ». Elle s’appuie sur les nombreux et tristes exemples de guerres récentes, Gaza, Congo, Syrie…

BF : On peut craindre que la guerre en Ukraine lui donne encore raison ?

Hélas, oui, Bruno. Un Centre pour personnes handicapées a été bombardé à Kharkiv le 11 mars, et l’on peut craindre que d’autres aient été touchés. Pour les personnes handicapées, tout devient effroyablement compliqué : accéder à l’alimentation, à l’eau potable, aux médicaments, aux soins en général, leur est encore plus difficile, alors même que pour certaines, être privées de leurs médicaments les condamne à court terme. « Des milliers de personnes en situation de handicap sont contraintes de rester cloitrées chez elles, avec le risque de devenir des cibles en première ligne », témoigne le directeur d’une association polonaise qui leur vient en aide.

Les personnes handicapées mentales et leurs familles nous rappellent que si les plus fragiles sont les premières victimes de toute guerre, elles sont aussi celles par qui des chemins de paix peuvent s’ouvrir !

BF : Dans cet environnement si violent, y a-t-il un peu d’espoir ? comment les aider ?

Une lueur d’espoir vient précisément de ces associations qui de toutes parts se mobilisent pour que les millions de personnes handicapées et leurs familles trouvent de l’aide. La Fondation OCH prend sa part, qui soutient financièrement une association qu’elle connait bien à Lviv, qu’elle a déjà aidée par le passé, et qui agit inlassablement pour soutenir les familles réfugiées avec leur enfant handicapé, mais aussi celles qui ne peuvent fuir, du fait du handicap de leur proche.

Il y a aussi ce signe d’Espérance puissant que révèle la revue Ombres et Lumière sur son site : chaque soir, depuis le début de l’invasion, les communautés Foi et Lumière d’Ukraine arrivent à prier ensemble pour la paix en visio, avec des communautés d’autres pays proches, dont des Russes ! C’est déchirant, beau, surréaliste par moments… -témoigne Mança – Certains Ukrainiens ont dû partir au cours de la prière à cause des alarmes de raid ».

Les personnes handicapées mentales et leurs familles de ce mouvement international Foi et Lumière nous rappellent que si les plus fragiles sont les premières victimes de toute guerre, elles sont aussi celles par qui des chemins de paix peuvent s’ouvrir !

Philippe de Lachapelle sur Radio RCF – 28 mars 2022

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