Autres actus
Roissy Anne de Gaulle : « Le message, c’est que l’accompagnement des personnes vulnérables doit devenir un projet de société »
A partir du 3 décembre, journée internationale des personnes handicapées, et pendant une semaine, l’aéroport Charles de Gaulle va être renommé « Anne de Gaulle », du nom de la fille trisomique du Général, pour sensibiliser à l’inclusion des personnes handicapées. Interview de Jean Vendroux, président de la Fondation Anne de Gaulle, qui a porté cette idée.
Comment va se traduire cette renomination ponctuelle ?
A partir du 3 décembre, Roissy-Charles de Gaulle va être rebaptisé Roissy Anne de Gaulle. Cette renomination va d’abord concerner la signalétique routière de tous les grands axes d’accès à l’aéroport, c’est à dire tous les panneaux lumineux autoroutiers. Ensuite, sur place, le nom Anne de Gaulle va être restické sur le fronton des terminaux 2A et 2B, en lettres géantes de 2 mètres de hauteur. Enfin toute la signalétique intérieure va être revisitée au niveau des terminaux principaux d’accès aux avions d’Air France, les terminaux 2E et 2F, où non seulement la signalétique va être rebaptisée, mais aussi tous les panneaux d’affichage de JC Decaux vont être mis à disposition de la Fondation pour qu’elle puisse y faire passer un certain nombre de messages. C’est une grosse opération logistique ; il y a eu une énorme mobilisation des équipes d’Aéroports de Paris, dans un délai très contraint.
Comment est née cette opération ?
L’idée est venue de la décision de la Fondation de mettre en place un grand évènement de communication, afin de la faire connaître davantage, et par cette occasion, de porter un message fort. Nous avons eu la chance d’être accompagnés pro bono par l’agence Havas Paris. Ce sont les créatifs de l’agence qui ont cette idée géniale et audacieuse de rebaptiser l’aéroport. Augustin de Romanet, le PDG d’Aéroport de Paris, a lui aussi trouvé l’idée formidable, et a engagé ses équipes sur le projet.
C’est un symbole très puissant et très émouvant. Pour huit jours, Charles de Gaulle fait place à sa fille trisomique Anne, qui a eu une place tout à fait singulière tout au long de sa vie, et dans le cœur et les engagements de ses deux parents.
Pour huit jours, Charles de Gaulle fait place à sa fille trisomique Anne, qui a eu une place tout à fait singulière tout au long de sa vie.
Quel message souhaitez-vous transmettre?
L’idée est de porter un plaidoyer sociétal qui nous dépasse très largement et est partagé par l’immense majorité des acteurs de ce secteur de la vulnérabilité. Le message, c’est que l’accompagnement des personnes fragiles doit devenir un véritable projet de société. Ça ne doit plus être seulement le fait de quelques professionnels spécialisés. Quand on augmente ou restreint le nombre de personnes qui sont en capacité d’interagir avec une personne handicapée, quelque part, c’est la taille de son monde sur lequel on agit directement. En fonction du nombre de personnes dans la vie de tous les jours qu’une personne en situation de handicap va croiser, rencontrer, c’est ce monde qui va, soit se dilater, soit se réduire. La société inclusive est l’affaire de tous ! Ça passe par des outils et des appropriations très simples. Par exemples dans la journée du 3 décembre, des trios vont être répartis dans les terminaux de Roissy pour accueillir les voyageurs, des trios constitués d’un résident accompagné dans les foyers de la Fondation, d’un personnel accompagnant, et d’un membre des équipes d’accueil ADP. Nous sommes convaincus que les personnes concernées par le handicap elles même et leurs accompagnants sont les experts à même de transmettre des petits outils, notamment pour mieux communiquer.
Propos recueillis par Cyril Douillet, ombresetlumiere.fr-2décembre2022