Entrer dans la vie étudiante
Nous sommes nombreux à nous rappeler le passage par la vie étudiante, avec son lot d’adaptation et d’excitation devant la nouveauté. Certains étudiants ont déjà fait leur rentrée, d’autres vont la faire. Parmi ces étudiants, 40 000, soit 2% des étudiants, sont porteurs d’un handicap ou de troubles psychiques. Chiffre faible mais en constante augmentation depuis la loi de 2005.
Pour ces étudiants handicapés, la rentrée marque bien souvent l’aboutissement d’une longue réflexion ou recherche afin que les besoins liés au handicap soient pris en compte. Malheureusement et encore trop souvent, le handicap reste un frein pour faire des études. Léo, par exemple, obligé de circuler en fauteuil roulant car il est atteint de la maladie des os de verre, a choisi d’étudier à Toulouse plutôt qu’à Pau car la ville est beaucoup plus accessible. Léo, et aussi Bertille, multi dys, Aliénor, sourde de naissance et encore d’autres partagent leur témoignage dans la revue « Ombres et lumière » qui consacre tout un dossier à l’accès aux études supérieures pour les personnes handicapées.
On peut parler de défi pour ces étudiants handicapés. Leurs parcours sont sinueux, faits de réussites et d’obstacles, mais ils témoignent de l’enrichissement que cela a été pour leur vie. Par exemple, de la confiance qu’ils ont ainsi acquise. J’ai redécouvert à travers ce dossier, la richesse de la vie estudiantine, qui ne se limite pas aux études académiques mais qui comprend également la vie associative et les rencontres amicales.
Simon : Et vous, Florence, avez-vous des souvenirs de votre vie étudiante ?
Oh oui, Simon, la lecture de ce dossier m’a replongé quelques années en arrière. Je n’ai pas rencontré de personnes handicapées sur les bancs de l’université et je le regrette bien. Surtout quand je lis le témoignage de Juliette qui a aidé Lucie, malentendante. L’entraide est remarquable, simple et bénéfique pour toutes deux.
Pour moi, cette première rencontre avec le handicap a eu lieu en plongeant dans l’association « A bras ouvert ». Je partais le temps d’un we avec autant de personnes handicapées que d’étudiants ou jeunes pro. J’y ai vécu des moments incroyables avec des personnes handicapées de tout âge, de tout handicap, qui n’avaient pas besoin de soin, mais qui avaient juste soif de relations amicales. Ma vie associative a clairement enrichi ma vie d’étudiante.
C’est pourquoi, je formule le souhait que tous les étudiants de France, handicapés ou pas puissent rejoindre cette année, une association où ils découvriront la force du don, de la rencontre gratuite, de la joie et de l’entraide.
La Fondation OCH accueille de nombreux bénévoles ou peut faire connaitre des associations qui vivent aussi la lumière d’une rencontre.
Florence Gros sur Radio Notre Dame – 13 Septembre 2022