OCH : Jésus consolateur – Chronique KTO radio
Florence Gros, KTO radio, La parole aux associations, 25 décembre 2024
Tout d’abord, je voudrai vous souhaiter un joyeux Noël, que la joie de Noël puisse vous habiter en ce jour. Cette nuit, notre sauveur Jésus-Christ est né. Partageons cette incroyable nouvelle ! Pour incarner cette naissance divine, peut-être que si nous avons une crèche, nous avons déjà installé son santon dans les bras de Marie ou à côté de Joseph. Par ce geste, nous signifions ce que nous pouvons lire dans Luc 2.7 : « Marie enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il manquait de place pour eux dans la salle ». Bientôt nous ajouterons dans la crèche les bergers puis les mages qui viennent se prosterner. Dans nos crèches, le peuple de Dieu est souvent représenté par cette multitude de figurines qui représentent des personnages du quotidien. Avec les santons de Provence, boulanger, vieillard, pêcheur, peintre, maire, brigand … tous se mettent en route pour aller à la rencontre de Jésus et se prosterner. Cette tradition m’invite à en faire autant, à venir rencontrer Jésus-Christ, à venir le reconnaitre comme mon sauveur, à venir me présenter à lui. Nous sommes tous invités, quel que soit notre parcours de vie, à venir déposer ce que nous sommes, à nous poser, à nous reposer, à nous laisser consoler. Vous êtes nombreux à dire à l’OCH votre souhait d’une année meilleure tellement celle qui se termine a été rude. En Jésus, puissions-nous trouver paix et consolation.
Vous souhaitez adoucir le quotidien de ceux qui souffrent ?
Je suis certaine que Jésus console et à sa suite, par nos paroles et nos actes, nous pouvons sans doute adoucir le quotidien de ceux qui souffrent. Cette mission est grande car beaucoup souffrent de maux divers, de vulnérabilité de toute sorte. Le cercle vulnérabilité et société dont l’objectif est de convertir le potentiel des vulnérabilités en progrès social et économique nous rappelle souvent que la vulnérabilité est omniprésente : deuil, maladie, handicap, chômage, précarité … la vulnérabilité est finalement davantage une norme qu’une exception. Nous sommes extrêmement nombreux à faire partie du cercle des vulnérables, à potentiellement souffrir. Pour consentir à sa vulnérabilité, être consolé est une aide précieuse. Alors je forme le vœu pour 2025, que nous construisions de multiples havres de consolation pour tous ceux qui traversent l’épreuve.
Comment concrétiser ce vœu ?
Comme dirait Christophe André, psychiatre et psychothérapeute, il ne s’agit pas de créer des lieux pour trouver des solutions à tout, mais de permettre de faire du bien à ceux que nous croiserons sans prétendre effacer l’adversité qui les frappe. Une maman dont la fille est devenue handicapée à la suite d’une noyade me disait il y a peu de temps : « je pleurais tout le temps, je pensais être inconsolable. Je me noyais dans mes larmes. Par petites touches mes proches m’ont aidée ». Son chagrin et sa blessure sont immenses. Je ne peux sans doute pas arrêter ses sanglots, mais je peux être une présence consolatrice, apaisante … par petites touches comme elle le dit. La consolation vient souvent de là où on ne l’attend pas, dans un moment où on arrive à détourner son regard de ce qui nous pèse. Une amie me racontait qu’épuisée par son travail, elle était partie en pèlerinage rechercher repos et consolation. Cette consolation est arrivée dans le car du retour par son voisin handicapé qui l’a regardée avec tendresse en lui souriant, puis, il lui a tendu une parole de vie que lui-même avait pioché à une veillée. Il lui a dit « pour toi, pas pour moi ». Non seulement cette parole du Deutéronome 31 « Il ne te délaissera pas et ne t’abandonnera pas » est ce qu’elle attendait mais la compassion de cet homme l’a profondément touchée.
Tous, avec nos vulnérabilités, et aussi toutes nos communautés, familiales, amicales ou ecclésiales peuvent être des ilots de consolation où la personne peut regarder ailleurs pour goûter à la vie autrement.
Exactement, et c’est le souhait que je formule, que nous soyons des consolateurs par notre créativité et notre attention et faire de nos communautés des lieux consolants. Christian Bobin écrit, dans La Plus que vive : « La joie ne vient pas du dedans, elle surgit du dehors – une chose de rien, circulante, aérienne, volante. On lui accorde beaucoup moins de crédit qu’à la tristesse qui, elle, fait valoir ses antécédents, son poids, sa profondeur ». Consoler, c’est permettre aux autres de s’apercevoir que l’on arrive à nouveau à accorder autant de crédit à la joie qu’à la tristesse. Cette année, soyons facilitateur de joie ! Joyeux Noël et, Belle et Sainte année 2025 !