OCH : donner gratuitement – Chronique KTO radio
Florence Gros, KTO radio, La parole aux associations, 11 décembre 2024
Depuis sa fondation, l’OCH n’agit que grâce à des dons (il ne reçoit aucune subvention publique), c’est une première cause d’émerveillement. L’OCH a toujours été soutenu par des bénévoles. Sans eux, la Fondation n’aurait pas pu se développer. C’est une deuxième cause d’émerveillement. A l’OCH, la gratuité du geste est une réalité. Le journal La Croix a récemment révélé les résultats d’un sondage de l’IFOP sur les bénévoles en France. Je n’ai pu m’empêcher de penser à tous nos bénévoles, d’autant plus qu’il y a quelques jours, le 5 décembre dernier, c’était la journée mondiale des bénévoles qui sont plus de 15 millions à œuvrer dans le paysage associatif français. Ils méritent bien une journée.
Dans le sondage de l’IFOP, j’ai trouvé très intéressant ce lien entre vie de foi, pratique religieuse et engagement. D’après l’étude, la fréquence à laquelle les interrogés pratiquent leur religion influe sur leur bénévolat. Plus la pratique est importante, plus les Français sont disposés à donner de leur temps. Un pourcentage est particulièrement éloquent : 50% de ceux qui assistent « de temps en temps », ou « au moins une fois par mois » aux offices religieux disent que leur foi est un moteur d’engagement auprès des autres, et que cet engagement renforce leur foi. La foi engage et l’engagement nourrit la foi.
Le sondage montre donc que les catholiques sont nombreux à avoir un bénévolat. Qui sont les bénévoles de la Fondation OCH ?
Nombreux sont catholiques. Comme beaucoup de nos donateurs, ils sont sensibles au fait que la Fondation conduise son action à la lumière de l’Evangile et qu’elle témoigne de la dignité, de la fécondité et des talents de toute personne, quels que soient son handicap ou ses fragilités. Ils donnent donc de leur temps et de leur énergie au service d’une cause qui leur est chère. Beaucoup d’entre eux sont intéressés par une action en particulier et ponctuelle. Je pense par exemple à ces équipes de femmes qui préparent les journées pour les mamans concernées par la maladie ou le handicap. Ou aux papas qui organisent les randos des papas. D’autres bénévoles animent des groupes de partage ou d’amitié. Nos bénévoles sont plus ou moins visibles comme ceux qui prient aux intentions de l’OCH ou qui nous aident pour des tâches administratives. Ils sont aussi essentiels pour la mission. Et puis il y a ceux qui viennent à Lourdes pour accueillir les pèlerins handicapés qui auront besoin de se poser dans une ambiance chaleureuse. L’OCH est entouré de plus de 300 bénévoles qui partagent leur savoir-être et leur savoir-faire. C’est magnifique.
Dans une société qui manque bien souvent de gratuité cette dynamique de générosité peut étonner.
En effet, et je suis toujours frappée des retours des bénévoles. Ils sont enthousiastes, heureux, attachés aux personnes qu’ils ont rencontrées. Saint-Exupéry disait : « Quand tu te donnes, tu reçois plus que tu ne donnes. Car tu n’étais rien et tu deviens ». C’est probablement ce que nos bénévoles vivent et c’est probablement l’autre moteur pour donner fidèlement.
L’appel de Sainte mère Teresa résonne toujours dans ma tête : « Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer ». Un appel pour chacun de nous. Je dis chacun de nous, car je pense que le bénévolat doit être possible pour tous. Saint Jean-Paul II nous le rappelait en disant : « Nul n’est assez pauvre pour n’avoir rien à donner, nul n’est assez riche pour n’avoir rien à recevoir ». Je rencontre très souvent des personnes handicapées qui souhaiteraient rendre service.
Comment l’OCH peut-il y répondre ?
Quelques exemples : L’année dernière, Théophane, trisomique, avait déposé sur la plate-forme Ose la rencontre que nous avions créée à l’occasion des 60 ans de la Fondation, le rêve de servir des petits déjeuners à des personnes de la rue. Grace à « Ose la rencontre », il a pu réaliser son rêve. Nous sommes tous appelés à nous donner. Le Christ Lui-même nous en donne l’exemple : « Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir » (Mt 20, 28). Chaque année, lors des sessions que l’OCH coorganise avec la Ccommunauté de l’Emmanuel, des dizaines de personnes handicapées se rendent à Paray-le-Monial. L’OCH s’attache à ce que chaque personne puisse participer aux différents services que la session propose au self ou au bar, pour la liturgie ou la chorale ou ailleurs. Ainsi Malo, handicapé mental, rêvait d’être vigile. Il a secondé un bénévole de l’Emmanuel. Il en était fier. Et sa maman aussi ! Les fruits de ces bénévolats tout simples sont incroyables. Un participant d’une session me confiait que d’être servi par une personne handicapée moteur à la cantine l’avait bouleversé. « Depuis, me dit-il, je ne sers plus de la même manière ». Permettre à une personne handicapée d’aider, elle aussi, c’est l’autoriser à goûter la joie de servir, mais aussi permettre à d’autres d’être touchés par leur présence au milieu du monde. Comme on peut le lire dans la lettre aux Hébreux : « Soyons attentifs les uns aux autres pour nous stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir » (He 10,24).